Ukraine: l'UE ajoute 160 Russes à sa liste noire et sanctionne la finance biélorusse

Publié le 09/03/2022 à 08:30, mis à jour le 09/03/2022 à 14:04

Ukraine: l'UE ajoute 160 Russes à sa liste noire et sanctionne la finance biélorusse

Publié le 09/03/2022 à 08:30, mis à jour le 09/03/2022 à 14:04

Le Forum économique mondial, qui doit se tenir à Davos en Suisse du 22 au 26 mai, a décidé de geler ses relations avec la Russie. (Photo: 123RF)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 8 mars 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici. 

13h30 | Les Vingt-Sept ont élargi mercredi leurs sanctions contre Moscou et Minsk à la suite de l’invasion de l’Ukraine, notamment en visant les cryptomonnaies, en sanctionnant la finance bélarusse et en ajoutant 160 oligarques et parlementaires russes à leur liste noire.

Les États membres de l’UE ont également acté l’interdiction des exportations vers la Russie de pièces et technologies destinées au secteur maritime, notamment dans les radiocommunications, après avoir déjà ciblé le secteur aérien, a précisé la Commission européenne.

« Je ne pense pas que Poutine n’ait jamais imaginé que les sanctions financières puissent être aussi puissantes », a déclaré à l’AFP Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’UE, à l’issue d’un débat au Parlement européen à Strasbourg.

« Quand nous disions qu’il y aurait de +lourdes conséquences+, Poutine rigolait, maintenant il ne rigole plus. Ce sont les effets des sanctions qui comptent et l’effet est déjà évident », avec un effondrement du rouble et un pays « au bord d’un défaut » sur sa dette souveraine, a ajouté le responsable espagnol.

Quatorze hommes d’affaires impliqués dans des secteurs clés de l’économie russe (agriculture, sidérurgie, télécoms…) ou membres de leurs familles, ainsi que 146 membres du Conseil de la Fédération de Russie (chambre haute du Parlement) s’ajoutent désormais à la « liste noire » de l’UE.

Celle-ci, établie depuis l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014, comprend désormais 862 personnes et 53 entités au total, interdites d’entrée dans l’UE et dont les avoirs en Europe sont gelés.

Parmi les nouveaux oligarques visés figurent le magnat multimilliardaire du charbon et des engrais Andreï Melnitchenko, le PDG de la compagnie aérienne Aeroflot Mikhail Poluboyarinov et le patron d’un géant des pipelines, Dimitri Pumpianski.

On y trouve également le milliardaire de la chimie Dimitri Mazepin et son fils Nikita — un pilote de Formule 1 récemment licencié par son équipe américaine Haas —, ainsi que Alexandre Vinokourov (distribution alimentaire), gendre du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Les Européens ont aussi décidé mercredi de débrancher trois banques bélarusses du système international Swift, plateforme de messagerie sécurisée permettant des opérations comme le transit des ordres de paiement et ordres de transferts de fonds entre banques.

Le Bélarus est accusé par l’UE de « complicité » dans l’invasion russe de l’Ukraine.

Les Européens interdisent par ailleurs toutes les transactions liées aux actifs de la Banque centrale bélarusse, réduisant fortement ses marges de manœuvre, et restreignent drastiquement l’accès aux marchés financiers européens pour les Bélarusses pour des sommes supérieures à 100 000 euros.

Ces mesures, approuvées par les représentants des États membres réunis à Bruxelles, visent notamment à empêcher la Russie de contourner les sanctions frappant son secteur financier et bancaire.

De la même manière, les Vingt-Sept ont étendu aux cryptomonnaies le champ des sanctions financières déjà adoptées, afin d’éviter que la Russie n’y voie une échappatoire.

Depuis que les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont mis en place un train de sanctions visant à paralyser le secteur bancaire et la monnaie russe, les achats de cryptomonnaies en roubles se sont envolés à un niveau record.

Les décisions annoncées mercredi visent à « compléter » les trois trains de sanctions adoptés depuis fin février.

L’UE a déjà paralysé des actifs de la Banque centrale russe, bloqué l’accès des banques russes aux marchés de capitaux européens et débranché sept banques russes de Swift.

L’Europe a par ailleurs fermé son espace aérien aux compagnies russes et interdit l’exportation vers la Russie de pièces et technologies destinées au secteur aéronautique.

 

10h08 | Washington — Les élus de la Chambre américaine des représentants vont se prononcer mercredi sur une enveloppe faramineuse de près de 14 milliards de dollars américains pour la crise ukrainienne, qui comprend un volet économique et humanitaire, mais aussi des armes et des munitions.

Ces fonds doivent permettre à Kiev de protéger son réseau électrique, combattre les cyberattaques et s'équiper en armes défensives. Le paquet comprend également plus de 2,6 G$US d'aide humanitaire.

«Les Ukrainiens manquent de nourriture, de vêtements, d'abris, d'électricité et de médicaments», a souligné le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer, exhortant le Congrès à agir «très rapidement».

Cet argent permettra aussi aux États-Unis de financer la riposte contre Moscou, à commencer par les sanctions contre des oligarques russes.

Ces 14 G$US ont été rattachés au budget fédéral américain de l'année 2022, sur lequel les élus doivent se prononcer avant qu'il n'expire en fin de semaine.

Après avoir été voté à la Chambre mercredi, le texte prendra la route du Sénat, avant d'être promulgué par Joe Biden.

Démocrates et républicains soutiennent ces mesures — un fait rare dans un Congrès ultra divisé politiquement. 

«Les États-Unis et leurs partenaires traversent une période dangereuse», a assuré le ténor conservateur Mitch McConnell, voyant en cet accord un «pas décisif dont notre sécurité nationale a besoin». 

Au sein du grand budget fédéral américain de 1 500 G$US ont aussi été provisionnés plus de 15 G$US pour lutter contre la pandémie. Cet argent servira notamment à préparer le gouvernement américain à l'émergence de nouveaux variants et à financer la distribution de vaccins à l'étranger.

 

Ukraine: Varsovie appelle à «couper l'oxygène» à la Russie

9h27 | Vienne — Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, en visite mercredi en Autriche, a appelé mercredi à «couper l'oxygène» de la «machine de guerre» russe en sanctionnant notamment les oligarques. 

«La guerre ne doit pas avoir d'oxygène. Et quel est l'oxygène pour la machine de guerre de Poutine? Avant tout l'argent venant des oligarques, du pétrole, du gaz. (…) C'est pourquoi les sanctions doivent être réelles», a déclaré le chef du gouvernement polonais, en conférence de presse avec le chancelier Karl Nehammer. 

M. Morawiecki a dit avoir évoqué avec ce dernier «comment faire une feuille de route» pour réduire «cette dépendance de la Russie». 

«Nous devons quitter notre zone de confort», a-t-il insisté. «Ici à Vienne, on a aussi des oligarques amis de Poutine qui utilisent leur fortune pour soutenir» le président russe Vladimir Poutine.

Les importations de gaz en Autriche proviennent essentiellement de Russie. 

Par ailleurs, il s'agit d'un pays neutre dont le secret bancaire, aujourd'hui levé, a longtemps attiré les grandes fortunes issues des pays de l'ex-URSS. 

Plusieurs hommes d'affaires russes y ont encore des intérêts économiques, notamment en raison de sa prospérité et de sa proximité géographique.

L'entreprise autrichienne de construction Strabag est partiellement détenue par Oleg Deripaska, fondateur du géant de l'aluminium Rusal et l'une des plus grandes fortunes de Russie, selon un document de juin 2021 publié sur le site internet de la compagnie.

Les 27 pays de l'Union européenne ont décidé mercredi d'élargir leurs sanctions contre Moscou et Minsk à la suite de l'invasion de l'Ukraine, ajoutant 160 oligarques et parlementaires russes à leur liste noire qui comprend désormais 862 personnes.

 

RT conteste son interdiction dans l'UE devant la justice européenne

9h18 | Bruxelles — La filiale française de RT (ex-Russia Today) a introduit mardi un recours devant la justice européenne pour faire annuler l'interdiction de diffusion imposée par l'UE dans le cadre des sanctions contre la Russie, a annoncé la Cour de justice de l'UE.

Accusés d'être des instruments de «désinformation» de Moscou dans sa guerre contre l'Ukraine, les médias d'État russes RT et Sputnik ont été bannis de l'Union européenne, et l'interdiction de diffusion à la télévision et sur internet est entrée en vigueur le 2 mars.

RT France demande l'examen en urgence de l'affaire (en référé), ce qui pourrait prendre quelques semaines si cette requête est jugée recevable, a précisé la CJUE. Le fond de l'affaire devrait lui prendre plusieurs mois.

«Nous nous battrons jusqu'au bout pour ce que nous estimons être incontestablement une atteinte grave à la liberté d'expression», a assuré sur Twitter la présidente de RT France, Xenia Fedorova, au sujet de ce recours.

Depuis la suspension de RT en Allemagne fin 2021, la France est le seul État membre de l'UE à héberger une filiale de RT sur son sol.

 

Les sanctions occidentales se font sentir

7h57 | Kyiv — En Russie, les sanctions occidentales font de plus en plus sentir leurs effets alors que le Kremlin a dénoncé mercredi la «guerre économique» déclarée par les États-Unis à la Russie, à la suite de l'annonce par Washington d'un embargo sur les importations américaines de pétrole et de gaz, en supplément des autres sanctions

Dans la foulée, le Royaume-Uni a aussi indiqué qu'il cesserait d'ici à la fin de l'année ses achats de brut et de produits pétroliers russes.

Le président Zelensky a chaleureusement remercié son homologue américain pour ce «signal d'une puissance maximale adressé au monde entier».

Il a appelé l'Union européenne à suivre cet exemple en adoptant des «mesures dures, des sanctions contre la Russie pour sa guerre», mais sans appeler directement à un embargo européen sur le pétrole ou le gaz.

Les Européens, beaucoup plus dépendants que les Américains du brut russe, refusent pour l'instant d'aller aussi loin, alors que la guerre fait déjà flamber les prix des hydrocarbures.

La crise énergétique actuelle est «comparable en intensité, en brutalité, au choc pétrolier de 1973», a affirmé mercredi le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire.

La présidence française de l'UE a néanmoins annoncé mercredi matin de nouvelles sanctions européennes contre Moscou et Minsk. Les Vingt-sept ont notamment ajouté trois banques biélorusses aux grandes banques russes déjà débranchées de la plateforme financière internationale Swift, et ajouté 14 oligarques et 146 sénateurs russes à leur liste de personnes visées par des sanctions. 

Depuis des jours, la liste d'entreprises occidentales — notamment de grands groupes de consommation comme McDonald's ou Coca-Cola — coupant ou suspendant tout ou partie de leurs activités et de leurs liens avec la Russie s'allonge, ajoutant aux licenciements.

La Banque centrale russe a annoncé une nouvelle mesure de défense de son économie, avec une suspension des ventes des devises étrangères jusqu'au 9 septembre.

 

À la page suivante, le forum économique mondial gèle ses relations avec la Russie.

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