Ukraine: la situation sur le terrain au 30e jour

Publié le 25/03/2022 à 08:01, mis à jour le 25/03/2022 à 16:48

Ukraine: la situation sur le terrain au 30e jour

Publié le 25/03/2022 à 08:01, mis à jour le 25/03/2022 à 16:48

 

11h38 | Kyiv — Les pourparlers avec Moscou sont «très difficiles», a jugé vendredi le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, démentant tout accord avec la Russie plus d'un mois après le début de l'invasion russe.

«Le processus de négociation est très difficile», a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne dans un communiqué, niant tout «consensus» avec Moscou à ce stade.

Plus tôt dans la journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait assuré que la Russie et l'Ukraine étaient d'accord sur quatre points de négociation sur six.

«Il n'y a pas de consensus avec la Russie sur les quatre points mentionnés par le président de la Turquie», a souligné M. Kouleba, saluant toutefois «les efforts diplomatiques» de ce pays «visant à mettre fin à la guerre».

M. Kouleba et son homologue russe Sergueï Lavrov s'étaient vus à Antalya en Turquie le 10 mars dernier, à l'invitation d'Ankara, pour ce qui est la seule rencontre officielle à ce niveau depuis le début de la guerre.

Le chef de la diplomatie ukrainienne a répété la «position forte» et les «exigences» de Kyiv pour parvenir à un accord avec Moscou: «un cessez-le-feu, des garanties de sécurité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine», mais aussi que «la langue ukrainienne soit et demeure la seule langue d'État en Ukraine».

Selon lui, «la classification» par Ankara «des sujets clés des négociations en quatre ou autres points est incorrecte», a-t-il précisé dans le communiqué. «De nombreuses questions différentes sont discutées en même temps dans les sous-groupes de délégations», a-t-il ajouté.

«L'Ukraine poursuivra son dialogue avec la Turquie et les autres parties prenantes afin de rétablir la paix sur le sol ukrainien», a enfin déclaré M. Kouleba pour qui la «stratégie tripartie — sanctions, soutien militaire, négociations —» actuelle «ne doit pas être remise en question». 

 

Les pourparlers russo-ukrainiens font du «surplace», selon Moscou

10h37 | Moscou — Les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine font du «surplace» sur les principaux points, a déploré vendredi le négociateur en chef de Moscou, tout en soulignant un rapprochement sur des aspects moins importants.

«Les positions convergent sur les points secondaires. Mais sur les principales (questions) politiques, nous faisons du surplace», a déclaré Vladimir Medinski, cité par les agences de presse russes.

Il a ajouté que Moscou insistait sur la signature d'un «traité exhaustif» prenant en compte ses exigences de neutralité, démilitarisation et «dénazification» de l'Ukraine, ainsi que la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée et de l'indépendance des deux «républiques» séparatistes prorusses du Donbass.

Selon M. Medinski, Kyiv «s'inquiète principalement d'obtenir des garanties de sécurité de la part de puissances tierces au cas où l'Ukraine ne pourrait pas intégrer l'OTAN», une position «totalement compréhensible».

Après avoir débuté par des rencontres physiques entre délégations, les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine se font désormais en visioconférence à un rythme quasi quotidien.

Les deux camps ont un temps exprimé leur optimisme quant à une issue positive de ces discussions, avant de faire le constat de leurs divergences ces derniers jours.

 

L'armée russe admet 1 351 morts en Ukraine

9h43 | Moscou — La Russie a reconnu vendredi la mort de 1 351 de ses soldats depuis le début de son offensive militaire en Ukraine, accusant les pays occidentaux de commettre une «erreur» en livrant des armes à Kyiv.

Depuis le début de l'intervention en Ukraine le 24 février, «1 351 militaires ont été tués et 3 825 blessés», a déclaré l'adjoint au chef de l'état-major russe Sergueï Roudskoï lors d'un point de presse.

Le précédent bilan officiel de Moscou, datant du 2 mars, faisant état de 498 soldats russes tués en Ukraine. Kyiv, de son côté, fait état de pertes beaucoup plus lourdes dans les rangs de l'armée russe. 

M. Roudskoï a également qualifié de «grosse erreur» la livraison d'armes à Kyiv par les pays occidentaux. «Cela prolonge le conflit, augmente le nombre de victimes et n'aura aucune influence sur l'issue de l'opération», a-t-il déclaré.

Il a en outre ajouté que la Russie «répondrait en conséquence» si l'OTAN mettait en place une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine, ce que Kyiv réclame sans succès depuis plusieurs semaines.

Par ailleurs, la Russie a accueilli 419 736 réfugiés originaires de l'est de l'Ukraine depuis le début de l'opération, a déclaré Mikhaïl Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, lors de la même réunion avec la presse.

«L'armée russe va continuer de mener cette opération militaire spéciale jusqu'à ce que tous les objectifs soient atteints», a de son côté affirmé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

 

Un nouveau général russe tué en Ukraine, affirme Kyiv

9h40 | Kyiv — Kyiv a affirmé vendredi avoir à nouveau tué dans des combats un général russe, dans le sud de l'Ukraine, selon un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovytch. 

«Nos troupes (…) ont tué le commandant de la 49e armée du district sud de la Russie, le général Iakov Rezantsev, dans un bombardement de l’aérodrome de Tchornobaïvka», situé dans la région de Kherson (sud), a déclaré M. Arestovytch dans un message vidéo. 

La Russie a confirmé à ce jour la mort en Ukraine du général Andreï Soukhovetski, commandant adjoint de la 41e armée après avoir servi en Syrie en 2018-19. 

Mais un autre général russe, Vitali Guerassimov serait lui aussi mort au combat, selon Kyiv.  

«Un autre général deux étoiles a été tué aujourd'hui côté russe, c'est le second en douze jours», avait déclaré le 8 mars sur CNN le général américain à la retraite Mark Hertling, relevant que l'armée russe commettait «des erreurs à répétition» et «communiquait par des moyens non cryptés».

Des rumeurs faisaient état d'autres officiers russes tués, alors que l'offensive russe est, de l'avis d'observateurs, beaucoup moins efficace qu'initialement prévu par Moscou.

Tous les analystes consultés par l'AFP convergeaient vers l'étonnante impréparation de l'armée russe avant l'offensive.  

Alexander Grinberg, analyste au Jerusalem Institute for Security and Strategy (JISS), relève que si les conditions de la mort de Guerassimov restent encore inconnues, Soukhovetski a été, semble-t-il, tué par un sniper. 

«Il a été tué deux jours après (le début de) l'opération parce que personne n'avait vraiment jamais envisagé la guerre» en Russie, a-t-il expliqué à l'AFP. 

«Ils ont pensé que ce serait une opération de type policier pour mettre un gouvernement loyal à Moscou à la place de Zelensky», a-t-il ajouté. «C'est impossible qu'un officier de ce rang soit si près des combats».

Elie Tenenbaum, chercheur de l'Institut français des relations internationales (IFRI), estime pour sa part que la présence sur le terrain de gradés de ce niveau témoigne de ce que Moscou «demande aux généraux d'être en tête de leurs troupes et de prendre des risques» pour compenser une situation morale difficile des troupes.

 

Joe Biden atterrit en Pologne, non loin de la frontière ukrainienne

9h40 | Rzeszów — L’avion transportant le président américain Joe Biden a atterri vendredi à Rzeszow en Pologne, à 80 km de la frontière avec l'Ukraine, peu après 14h00 locales (9h00, heure du Québec).

Durant les premières heures de sa visite de deux jours en Pologne, Joe Biden doit tenir des réunions sur la situation humanitaire en Ukraine et alentour, puis rencontrer des soldats américains stationnés à Rzeszow.

Il gagnera ensuite Varsovie pour des entretiens avec les dirigeants polonais et une visite dans un centre d'accueil de réfugiés ukrainiens qui ont fui l'invasion russe de leur pays. 

Le président américain doit conclure samedi cette visite, qui a lieu un mois après que le président russe Vladimir Poutine a déclenché la guerre contre l'Ukraine, par un discours que la Maison-Blanche promet «majeur» et «significatif».

Cette visite de la Pologne, pays allié au sein de l'OTAN et aussi premier refuge pour des millions d'Ukrainiens fuyant les combats, intervient au lendemain d'une journée d'intense activité diplomatique à Bruxelles, en conclusion de laquelle Joe Biden a estimé que l'alliance militaire n'avait «jamais été aussi unie.»

Son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan a rappelé vendredi que les États-Unis avaient au total quelque 10 500 militaires stationnés en Pologne, et souligné la promesse du président américain de «défendre le moindre pouce du territoire de l'OTAN».

 

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