Nouvelle flambée du pétrole face à la menace de nouvelles sanctions contre Moscou

Publié le 01/03/2022 à 09:33, mis à jour le 01/03/2022 à 09:36

Nouvelle flambée du pétrole face à la menace de nouvelles sanctions contre Moscou

Publié le 01/03/2022 à 09:33, mis à jour le 01/03/2022 à 09:36

«La question des sanctions directes sur les exportations de pétrole et de gaz de la Russie est une question de temps et non de probabilité», estime Neil Wilson, analyste pour Markets.com. (Photo: 123RF)

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Londres — Le prix du baril de pétrole de WTI américain a grimpé mardi de plus de 5%, et celui de Brent, la référence européenne de l'or noir, brièvement de plus de 6%, galvanisés par la guerre en Ukraine et la menace d'une nouvelle salve de sanctions occidentales contre Moscou.

Vers 7h45, heure du Québec, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, était en hausse de 5,13% à 103,00 dollars américains, et le WTI américain pour livraison en avril montait de 4,81% à 100,32 $US.

Le West Texas Intermediate (WTI) a atteint plus tôt mardi un nouveau sommet depuis juillet 2014, à 101,53 $US le baril.

Au sixième jour de l'invasion russe de l'Ukraine, les secouristes sur place ont fait état d'au moins dix morts dans le bombardement mardi matin du centre-ville de Kharkiv, la deuxième ville du pays, non loin de la frontière russe.

«La guerre en Ukraine s'envenime et les hostilités entre l'Occident et la Russie s'intensifient», souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb, entraînant un «risque élevé» de perturbations de l'approvisionnement en brut et en gaz naturel.

La Russie est le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut au monde et représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l'Union européenne.

«La question des sanctions directes sur les exportations de pétrole et de gaz de la Russie est une question de temps et non de probabilité», estime Neil Wilson, analyste pour Markets.com.

«Nous allons à coup sûr» prendre de nouvelles sanctions contre la Russie, a prévenu mardi le chancelier allemand Olaf Scholz.

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré lundi que le Canada allait interdire toute importation de pétrole brut russe, bien que celles-ci soient très limitées en comparaison avec l'appétit de l'Europe pour le brut et le gaz naturel russe.

 

Isoler Moscou

Par ailleurs, «le monde des affaires construit une forteresse pour isoler la Russie de la communauté internationale», commente Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown. Les entreprises du monde entier répondent à la Russie «en gelant les transactions avec Moscou et en abandonnant des investissements financiers valant des milliards», poursuit-elle.

Le géant britannique des hydrocarbures Shell a annoncé lundi se séparer de ses parts dans plusieurs projets communs avec le groupe russe Gazprom en Russie, en raison de l'invasion russe en Ukraine, suivant l'exemple de son compatriote BP qui se désengage du géant russe Rosneft.

Le français TotalEnergies a quant à lui annoncé mardi qu'«il n'apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie».

Maersk, géant danois du transport maritime, a annoncé mardi la suspension des nouvelles commandes depuis et à destination des ports russes, hors denrées alimentaires, médicales et humanitaires.

De quoi engendrer «une perturbation des expéditions en provenance de Russie avec des annulations de réservations de cargaisons», avec pour conséquence une augmentation des prix de l’énergie «à court terme, sans que la Russie ne ferme les robinets», ajoute Susannah Streeter.

Les pays occidentaux ont également décidé d'exclure de grandes banques russes de la plateforme interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale, a annoncé samedi le gouvernement allemand.

Moscou tente de son côté d'enrayer les sanctions économiques et prépare un décret pour enrayer l'hémorragie d'investissements étrangers qui a commencé depuis l'annonce des sanctions contre Moscou, selon le premier ministre Mikhaïl Michoustine.

«Les craintes que la Russie ne riposte en utilisant ses exportations d'énergie comme une arme maintiennent les prix du pétrole et du gaz à un niveau élevé», assure Mme Streeter.

«Des sanctions de représailles de la Russie contre l'Occident semblent probables», affirme également Bjarne Schieldrop, confirmant le sentiment sur le marché.

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