Le forcing des Grecs pour répondre aux exigences de leurs partenaires avant mercredi soir ne devrait pas, en tout cas, donner lieu à une décision dans la foulée sur le déblocage de l'aide. Il s'agira d'une "conversation téléphonique pour préparer la réunion de lundi", a rappelé un porte-parole de la Commission européenne, Amadeu Altafaj.
Or le temps presse: l'opération d'échange de dette qui doit être mise en oeuvre par les créanciers privés pour effacer volontairement 100 milliards d'euros de dette grecque, si elle obtient le feu vert de la zone euro, durera plusieurs semaines. Et la Grèce sera en défaut de paiement dès le 20 mars si elle ne rembourse pas à cette date 14,5 milliards d'euros de créances.
Pour une personne proche des négociations, "on sera dans les clous", mais un autre négociateur estime que les reports à répétition de la prise de décision sur le déblocage de l'aide deviennent inquiétants. "À croire qu'on veut aller vers le défaut de paiement sans le dire", selon lui.
M. Vénizélos a appelé mercredi le peuple grec à lutter contre le scénario de la sortie de la Grèce de la zone euro, "un scénario de terreur non seulement pour la Grèce mais pour l'économie globale".
Si cela se produit, "la marge d'incertitude est grande car nous entrerons dans la spirale d'évenéments difficiles à contrôler", a reconnu M. Altafaj, évoquant "des consquéquences sociales dévastatrices" et des conséquences "importantes" pour la zone euro et l'UE dans son ensemble.
Au Parlement européen, l'eurodéputé vert Daniel Cohn-Bendit s'en est pris aux "talibans néo-libéraux qui règnent en Europe", les accusant d'agir "de façon criminelle en Grèce en lui imposant toujours plus de mesures d'austérité".