Charlie Hebdo: deux frères dont un jihadiste traqués, nouvelle fusillade

Publié le 08/01/2015 à 06:41

Charlie Hebdo: deux frères dont un jihadiste traqués, nouvelle fusillade

Publié le 08/01/2015 à 06:41

Par AFP
Le climat de tension au lendemain du pire attentat depuis plus de 50 ans en France a été encore aggravé par une fusillade au cours de laquelle un homme a tiré à l'arme de guerre sur des policiers municipaux tôt jeudi au sud de Paris, tuant une policière et blessant très grièvement un agent municipal. 

Un homme a été interpellé, mais l'auteur présumé était en fuite, selon Bernard Cazeneuve. Il n'y avait dans l'immédiat « pas de lien établi avec l'attentat de Charlie Hebdo », selon des sources proches du dossier.

Assurant que « c'est la République toute entière qui a été agressée », François Hollande a annoncé mercredi soir dans une allocution solennelle une « journée de deuil national » jeudi, mesure rarissime. Le président de la République, qui a reçu jeudi matin à l'Elysée son prédecesseur et président de l'UMP Nicolas Sarkozy, y participera à la Préfecture de police de Paris. 

Témoignant du choc, de nombreux quotidiens se sont couverts de noir jeudi. « Nous sommes tous Charlie », clament Libération et Le Figaro, référence au cri de ralliement dans les manifestations ou sur internet: « Je suis Charlie ».

Parmi les victimes figurent Charb, Wolinski, Cabu, Tignous et Honoré, des historiques de « Charlie » connus pour leurs dessins irrévérencieux, ainsi que le chroniqueur économique Bernard Maris.

L'hebdomadaire faisait l'objet d'une protection policière depuis la publication des caricatures de Mahomet fin 2011. Le siège du journal avait été détruit par un incendie criminel à cette époque.

Selon un survivant, les agresseurs, cagoulés et vêtus de noir, ont fait irruption vers 11H30 en pleine conférence de rédaction, ouvrant le feu en criant: « Nous avons vengé le prophète! » et « Allah akbar ».

Deux policiers ont été tués. L'un assurait la protection de Charb, directeur du journal. L'autre, blessé dans la rue et à terre, a été achevé à bout portant par un assaillant.

Des tirs ont été échangés avec les forces de l'ordre. Les assaillants ont ensuite pris la fuite en voiture et braqué un automobiliste avant de semer les policiers.

'Fusils contre stylos'

Le plan Vigipirate a été relevé au niveau le plus élevé en Ile-de-France et les sorties scolaires suspendues. Près de 500 CRS et gendarmes mobiles ont été mobilisés en renfort dans la capitale, ainsi que 350 militaires.

L'attaque a suscité une vague d'émotion, avec plus de 100.000 personnes rassemblées mercredi soir dans plusieurs villes de France, notamment Paris, Rennes et Lyon, avec des pancartes « Liberté d'expression, non à la connerie », ou encore  « Des fusils contre des stylos ». Des rassemblements ont également eu lieu dans nombre de capitales européennes.

L'indignation a gagné le monde, de John Kerry, qui s'est exprimé en français, à Vladimir Poutine. Le Conseil de sécurité de l'ONU a dénoncé un attentat « lâche et barbare », le pape François un acte « abominable ».

La France est militairement engagée sur plusieurs terrains contre des groupes militaires jihadistes, notamment dans la zone sahélo-saharienne. Des avions français participent aussi aux bombardements en Irak contre le groupe État islamique (EI).

Les services de sécurité français redoutent que des jihadistes partis en Syrie et en Irak, au nombre d'un millier déjà, commettent des attentats à leur retour en France. 

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