Exporter notre cinéma, au-delà des Oscars

Offert par Les Affaires


Édition du 01 Mars 2014

Exporter notre cinéma, au-delà des Oscars

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Édition du 01 Mars 2014

Par Matthieu Charest

Photo: iStock

Les parts de marché du cinéma québécois sont faméliques. En 2013, nos films ont attiré 5,6 % des cinéphiles de la province, selon Cinéac, une entreprise qui compile les statistiques de l'industrie. Pourtant, nos films remportent un franc succès à l'étranger. Mais reçoivent-ils pour autant des investissements ?

Comme dans bien d'autres secteurs d'activité, le cinéma québécois doit franchir les frontières de la province pour étendre son marché. Les Films Séville, une filiale du groupe Entertainment One, située à Montréal, mise ainsi sur la distribution de films québécois à l'étranger. C'est d'ailleurs le plus grand exportateur du genre de la province.

«La distribution de films, c'est du sport, lance Anick Poirier, vice-présidente aux ventes internationales des Films Séville. Et à l'international, la distribution, c'est du sport multiplié par cinq, précise celle qui a participé à la fin de janvier à la Berlinale, le festival international du film de Berlin où se tient aussi un marché du film. J'avais 150 rencontres prévues en une semaine. Disons que j'ai peu dormi !»

Les profits varient énormément, dit la vice-présidente. «Le prix de vente d'un film peut varier de 250 000 $ à plusieurs millions de dollars. Toutefois, ce dernier cas se produit assez rarement.»

Faire la tournée des festivals dans le monde coûte cher, mais cette diplomatie cinématographique commence à produire ses fruits.

«Ça coûte cher d'aller au Festival de Cannes, admet André Rouleau, producteur et président de Caramel Films. Les gens peuvent critiquer les frais d'hôtels, mais c'est bon d'y aller pour notre rayonnement, pour notre réputation. Nous sommes très concurrentiels. D'ailleurs, nous avons réussi, en jouant du coude, à déménager la production du film d'animation Ballerina de la Belgique au Québec.»

Il arrive aussi que certains films bénéficient d'un effet boule de neige. À la Mostra de Venise, alors que le film Incendies de Denis Villeneuve était présenté en grande première en 2010, l'Allemagne et l'Italie en ont acquis les droits. Une semaine plus tard, au Festival international du film de Toronto (TIFF), une vingtaine de pays ont fait de même. «Quand on arrive à Toronto avec un film déjà vendu en Italie et en Allemagne, tout d'un coup, les gens sont intéressés, raconte Luc Déry, producteur du film. Ils se demandent : "Qu'est-ce qu'untel a acheté pour l'Allemagne ?" Et à partir de ce moment, on l'a vendu un peu partout dans le monde.»

Pourtant, ajoute André Rouleau, «je ne suis pas certain que c'est par les festivals de films étrangers que nous vendons nécessairement beaucoup de films. C'est plutôt dans les marchés du film, comme Cannes, Berlin, Toronto et l'AFM [American Film Market], qu'il faut mettre des efforts».

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