J.R. - L'armée indienne est énorme [1,3 million de militaires actifs et 2,1 millions de réserve; son budget en 2009-2010 était de 32,56 milliards de dollars canadiens]. Elle dispose du troisième budget militaire du monde, derrière les États-Unis et la Chine. Le gouvernement indien compte investir de 50 à 80 milliards de dollars américains d'ici cinq à dix ans dans le secteur de la défense. Les occasions d'affaires sont nombreuses. Évidemment, nous ne sommes pas les seuls et la concurrence, tant occidentale que des pays asiatiques, est très vive.

L.A. - En quoi l'acquisition d'une entreprise indienne, en 2007, vous permet-elle de mieux cibler le marché militaire ?

J.R. - En 2007, nous avons acheté l'entreprise Macmet Technologies, à Bangalore. Nous voulions nous associer à un partenaire indien. Macmet avait une dizaine d'années d'expérience et 90 employés. C'était une entreprise bien gérée et un chef de file national comme producteur de simulateurs pour les forces navales, de terre et de l'air. Ce rachat nous donnait un meilleur accès au marché indien et nous permettait aussi d'avoir une meilleure idée du marché militaire indien puisque l'entreprise avait déjà remporté des appels d'offres dans le secteur. [Depuis, Macmet est devenue CAE India Pvt. Elle commercialise exclusivement des produits de simulation pour le marché militaire indien.]

L.A. - Quels sont les défis à relever en Inde ?

J.R. - Le pays connaît un taux de croissance économique très élevé; c'est excitant, mais cela entraîne son lot de défis. Les infrastructures peinent à suivre le rythme de cette croissance. L'électricité n'est pas toujours disponible partout. Les routes ne sont pas dans un bon état et la circulation est chaotique. Par endroit, l'eau manque cruellement. Cela dit, beaucoup a été fait ces dernières années. Plusieurs aéroports ont totalement été rénovés, beaucoup d'argent a été investi dans le réseau routier. Même la bureaucratie s'est allégée. Le système est devenu plus rapide et plus favorable aux entreprises.