Retraite: planifiez sans tricher


Édition du 25 Janvier 2014

Retraite: planifiez sans tricher


Édition du 25 Janvier 2014

Par Stéphane Rolland

Évaluez votre capacité d'épargne et vos besoins

Pour bien planifier votre avenir financier, vous devez bien connaître le présent. Suivre ses dépenses et établir un bilan de ses actifs financiers est la première étape de la planification de la retraite, selon Mme Gagné. Avec ces informations en main, vous connaîtrez le chemin à parcourir et estimerez mieux les dépenses futures que vous ferez une fois à la retraite.

Traditionnellement, on recommande aux épargnants de prévoir des revenus de retraite équivalant à 70 % de leurs revenus bruts. L'idée est que vous aurez des dépenses moins élevées à la retraite si vous payez moins d'impôt, avez remboursé votre hypothèque et ne faites plus de dépenses liées au travail. Cette règle n'est cependant pas universelle. Vous ne pourrez pas passer à côté d'une évaluation plus approfondie de vos besoins, selon nos experts.

Daniel Laverdière invite à la prudence lorsqu'on «joue» avec les dépenses futures. «Pour prévoir une diminution des dépenses à la retraite, il faut avoir de vraies bonnes raisons, insiste-t-il. La fin du remboursement de l'hypothèque ou du paiement des études des enfants est une bonne raison. Mais viser simplement réduire ses dépenses annuelles de 10 000 $, ce n'est pas facile.»

Vos dépenses peuvent tout aussi bien augmenter avec l'âge, renchérit l'expert. «Aurez-vous toujours envie de pelleter la neige, de couper le gazon ou de faire votre ménage ? demande-t-il. Vous aurez peut-être besoin d'aide pour préparer vos repas.»

Ainsi, des décisions faciles à prendre maintenant peuvent être plus déchirantes une fois qu'on doit les mettre en oeuvre. Daniel Laverdière donne l'exemple d'un couple qui désire avoir seulement une voiture plutôt que deux. Financièrement, c'est un bon choix. Mais une fois à la retraite, les conjoints accepteront-ils cette réduction de leur liberté ? Hélène Gagné, pour sa part, donne l'exemple de la vente de la maison familiale. Certains couples se rendent compte qu'ils sont attachés à leur quartier et ne veulent plus partir, raconte-t-elle.

Dany Provost, vice-président de Planium, invite à bien répartir ses efforts dans le temps lorsque vient le moment de planifier ses dépenses et son épargne. «Bien des ménages se serrent la ceinture pendant qu'ils remboursent leur hypothèque et élèvent leurs enfants, pour finalement augmenter leur train de vie une fois ces deux dépenses terminées, déplore l'actuaire, fiscaliste et planificateur financier. Ils arrivent ainsi à la retraite avec des habitudes de dépenses discrétionnaires plus élevées, qu'ils doivent diminuer de nouveau lorsqu'ils quittent leur emploi, tout en ayant fait certains sacrifices plus tôt dans leur vie.»

L'auteur de Arrêtez de planifier votre retraite, planifiez votre plaisir recommande à ses clients de vivre avec un budget discrétionnaire stable afin de maintenir la qualité de vie dans la durée. Autrement dit, un particulier investira moins dans sa retraite lorsque ses dépenses familiales et immobilières seront plus élevées, mais mettra les bouchées doubles plus tard.

M. Provost donne l'exemple d'un particulier qui se rend compte qu'il a 50 000 $ d'épargne de retard en vue d'atteindre ses objectifs. «On peut lui suggérer de s'habituer à un train de vie moins élevé dès maintenant, explique Dany Provost. Ça répartit l'effort plutôt que d'imposer des sacrifices encore plus importants avant ou après la retraite.»

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