La vision d'Eric Bushell, gestionnaire de la décennie


Édition du 07 Février 2015

La vision d'Eric Bushell, gestionnaire de la décennie


Édition du 07 Février 2015

Yves Bourget

L'annonce récente d'un programme d'assouplissement quantitatif de 1 140 milliards d'euros par la Banque centrale européenne (BCE) est une initiative majeure. C'est aussi la dernière mesure concrète qu'elle puisse prendre, mais celle-ci n'aura aucun impact sur l'économie, à moins qu'elle ne soit simultanément accompagnée d'un programme fiscal en Allemagne et de réformes structurelles en France et en Italie, selon Eric Bushell, directeur des placements de Signature Gestion mondiale d'actifs et gestionnaire principal du Fonds mondial de croissance et de revenu Signature, de Placements CI. Eric Bushell a été nommé gestionnaire de la décennie par Morningstar Canada en 2010.

«Une question pour les marchés est de savoir si les décideurs européens, qu'ils soient des dirigeants politiques ou des dirigeants de la BCE, peuvent conclure une entente qui assure plus de stabilité et fait gagner du temps au processus de guérison. Les signaux que je reçois indiquent qu'il y a beaucoup de méfiance, d'opposition, d'incoordination, de différences philosophiques et culturelles prévenant l'adoption d'une politique judicieuse et concertée. Pourtant, les attentes sont immenses pour que les décisions soient prises rondement, qu'elles soient coordonnées et qu'elles soient favorables au marché. Je crois que ces attentes sont détachées des mentalités en présence et de la fermeté avec laquelle les participants sont campés sur leurs positions», explique-t-il.

Cette initiative de la BCE est une autre preuve que plus de six ans après la crise financière de 2008, la direction des marchés dépend toujours des mesures des banques centrales. «Les banques centrales ont travaillé sans relâche pour éviter une implosion déflationniste, avec le chômage massif et les autres conséquences néfastes qui en résultent ; en cela, elles ont réussi. Malgré ces actions, le monde est encore fragile et nous évoluons dans un contexte de faible croissance. À l'avenir, les dirigeants adopteront de plus en plus de mesures extraordinaires, comme des taux d'intérêt négatifs, des taxes sur les liquidités et d'autres politiques de dernier recours, au fur et à mesure qu'ils seront à court d'options classiques», pense Eric Bushell.

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