La vision d'Eric Bushell, gestionnaire de la décennie


Édition du 07 Février 2015

La vision d'Eric Bushell, gestionnaire de la décennie


Édition du 07 Février 2015

Une dissension croissante

Toutefois, ce qui effraie M. Bushell est que l'on s'aperçoive qu'au fil du temps ces politiques exceptionnelles, comme l'assouplissement quantitatif, ne sont pas efficaces pour stimuler l'investissement et augmenter la consommation dans des économies dont la démographie est en déclin ou qui sont politiquement instables. «Il y a une dissension croissante au sein des élites à la Banque du Japon et à la Banque centrale européenne quant au bien-fondé d'aller de l'avant avec ces politiques. Et voilà que Mervin King, l'ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre, et Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale (Fed), prononcent des discours partout dans le monde dans lesquels ils affirment que ces politiques sont inefficaces. Ce sont des commentateurs de grande envergure», rappelle-t-il.

Eric Bushell estime que nous sommes donc encore dans un cycle où les risques déflationnistes émergeront de temps à autre. Dans un tel cas, les investisseurs seront moins disposés à acheter des actions et se réfugieront dans les obligations. Lorsque la volatilité baissera et que des mesures seront avancées par les banques centrales, les investisseurs recommenceront à acheter des actions.

«Nous restons dans un environnement de faible croissance et d'endettement élevé, un cocktail d'instabilité qui ne se mélange pas bien du tout avec des taux d'intérêt élevés. C'est pourquoi nous pensons qu'il est improbable que les taux augmentent beaucoup et rapidement. Bienvenue au monde du ZIRP (zero interest rate policy), et profitez de votre séjour, qui risque d'être long. Car, de façon générale, la politique monétaire entre dans une phase où elle est quasi impuissante : elle ne se définit plus par des taux "plus bas pour plus longtemps", mais par des taux "plus bas à jamais", selon le pays observé», ironise Eric Bushell.

En conséquence, les distorsions financières s'amplifieront, comme c'est arrivé dans le passé. Eric Bushell rappelle que les bas taux pratiqués en Allemagne sont responsables de la bulle immobilière espagnole. Aux États-Unis, les bas taux ont poussé les investisseurs à chercher de meilleurs rendements dans les prêts hypothécaires à risque (subprimes).

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