Vézina : Antoine Turmel, feu un grand entrepreneur malgré la Caisse

Publié le 11/12/2012 à 21:24, mis à jour le 12/12/2012 à 05:50

Vézina : Antoine Turmel, feu un grand entrepreneur malgré la Caisse

Publié le 11/12/2012 à 21:24, mis à jour le 12/12/2012 à 05:50

BLOGUE. Un géant du Québec inc. et de l’entrepreneuriat québécois vient de nous quitter.

Et il n’aura pas droit aux égards qui devraient lui être dus à cause d’un méchant concours de circonstances dans lequel la Caisse de dépôt et placement n’a pas joué le beau rôle.

Antoine Turmel est mort jeudi le 6 décembre à Montréal. Il avait 94 ans. Il était revenu il y a quelques années au Québec après avoir longtemps vécu aux Bahamas. Pas vilain, direz-vous : mais dans son cas, c’était plus une sorte d’exil que la vie dorée d’un Snowbird de luxe.

Voici son histoire. J’ai eu l’occasion de l’interviewer à quelques reprises, au moment où il était malheureusement ulcéré par des événements qui lui ont brisé le coeur. Je vous dirai plus tard pourquoi.

PLUS : Antoine Turmel, confondateur de Provigo, s'éteint à l'âge de 94 ans

Antoine Turmel a passé sa vie dans l’alimentation. En 1969, il parvient à unifier trois grossistes importants : sa propre entreprise, Denault, Provost et Provost, Couvrette, et Lamontagne. De cette fusion naîtra une force montante dans le milieu des supermarchés : Provigo.

La nouvelle entreprise va s’imposer au point de devenir une tête d’affiche au Québec, rivalisant avec Steinberg. Antoine Turmel, qui ne rajeunit pas, se prépare une relève avec un jeune homme passionné comme lui par l’épicerie : Pierre Lessard.

En 1976, Antoine Turmel frappe un grand coup. Il achète la firme ontarienne Loeb. Sans le savoir, il vient de précipiter sa perte. La transaction coûte cher. La Caisse de dépôt vient à son secours en allongeant une partie du financement. Elle exige en contrepartie de son implication des sièges sur le conseil d’administration. La famille Loeb en obtient elle aussi. Antoine Turmel vient de diluer son emprise sur l’entreprise qu’il a créée et qu’il connaît sur le bout de ses doigts.

En 1985, à 67 ans, il lui faut penser à sa succession. Il pense naturellement à son bras droit, Pierre Lessard. Mais une bataille se prépare. La Caisse a un autre poulain en vue : Pierre Lortie, qui a bien fait comme président de la Bourse de Montréal. Elle va tout faire pour le propulser à la présidence.

La décision finale reviendra au conseil d’administration. Les forces en présence sont à peu près égales. Mais en manoeuvrant en coulisses, la Caisse, alors présidée par Jean Campeau, réussit à se rallier des votes cruciaux. Le verdict tombe lors d’un vote décisif : Pierre Lortie l’emporte par une voix.

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