[Photo : Bloomberg]
Blogue. Soit, la récession est terminée au Québec et les plus récents chiffres sur la création totale d’emplois, en 2010, en font foi.
Vrai ? Non. Plutôt faux.
Des nouveaux emplois, nous en avons eu en quantité. Mais la qualité n’est pas au rendez-vous.
Sur ces 67 000 nouveaux emplois, moins de la moitié, 29 000, sont à temps plein. Les autres sont ou à temps partiel ou limités dans le temps. À moins que l’on ait délibérément choisi de ne travailler que quelques heures par semaine, ou quelques mois dans l’année, dans les faits, c’est un pis aller.
PLUS : Explosion des emplois précaires au Québec
Voilà pourquoi, aussi, il convient de se méfier des statistiques astiquées et des déclarations ronflantes. L’économie québécoise est encore à la recherche d’un second souffle.
Qui plus est, le secteur manufacturier a encaissé une sévère perte sèche de plus de 32 000 emplois, théoriquement compensée par un impressionnant bond de 83 000 nouveaux emplois dans le grand domaine des services. Mais s’agit-il d’informaticiens ou de laveurs de vaisselle ? Les deux fonctions sont honorables mais la deuxième ne procure qu’une pitance.
En septembre 2010, l’économiste-en-chef de la CIBC, Benjamin Tal, avait justement prédit une détérioration de la qualité des emplois, au Canada, même si les données officielles montraient une progression quantitative. Et il demandait à la Banque du Canada de bien décortiquer les chiffres avant de conclure à une progression réelle de l’économie et de décider de hausser les taux d’intérêt. « Si vous ne créez que des emplois de médiocre qualité, disait-il, le revenu réel sera lui aussi modeste, ce qui va limiter les dépenses de consommation. « En d’autres mots, pour un pan important de la population canadienne, la reprise demeure un concept abstrait. Le carême, c'est-à-dire la période de jeûne et de sacrifices qui précède Pâques, n'est toujours pas terminé.
La tendance va-t-elle finir par changer ? Nous aurons une meilleure idée demain avec la publication par Staistique Canada du bilan de l’emploi pour mars. SVP, ne vous arrêtez pas aux statistiques superficielles du taux officiel de chômage et du nombre d’emplois créés. Allez voir de quels emplois il est question. Nous, en tout cas, allons le faire. C’est alors qu’on pourra vraiment dire si la situation de l’emploi est, ou non, en train de s’améliorer.
