Le film catholique de Michael Moore

Publié le 25/09/2009 à 14:06

Le film catholique de Michael Moore

Publié le 25/09/2009 à 14:06

Jeune, le cinéaste Michael Moore voulait être prêtre ouvrier, pour venir en aide aux plus démunis. C'est la révélation étonnante qu'il fait dans son dernier film, Capitalism : A Love Story. Et même s'Il a changé d'idée depuis, ses convictions d'adolescent n'ont pas disparu.

On les sent tout au long de son documentaire coup de poing qui sort en salle la semaine prochaine, et qui était présenté aux journalistes jeudi.

Du vrai Michael Moore : il charge sans détours. Le capitalisme est pourri. Le diable n'aurait pas fait pire. Il a kidnappé la démocratie. Wall Street s'est emparé de Washington. Les pauvres sont sans défense devant la conspiration des puissants. On leur vole leurs maisons et leurs jobs.

Les témoignages sont saisissants, souvent émouvants. Ils font écho aux excès de la haute finance. Les dérives sont innommables. En Pennsylvanie, on a emprisonné des centaines d'adolescents, juges corrompus aidant, pour augmenter les profits d'une prison privée.

Michael Moore a raison : ces combines sont indignes d'une société équitable. Le constat est juste. Mais après, il disjoncte.

Ce qu'il présente ne met pas en cause le système, mais bien une caste de financiers cupides et déconnectés. L'association qu'il fait entre argent et banditisme est trop facile. Surtout, son analyse concerne essentiellement les États-Unis. Il déplore, par exemple, que les gens ordinaires n'aient pas accès à l'éducation ou aux soins de santé parce que les coûts sont trop élevés, alimentés par les désirs de profits des grandes corporations. Donc, tout est mauvais.

Mais nous en profitons, ici, de ces avantages, et pourtant le système est fondamentalement le même. Le capitalisme n'est pas forcément sans coeur. Notre société a tout simplement faire des choix que les Américains ne parviennent pas à faire. En tous cas, il demeure préférable à ce qu'on a proposé aux gens de l'Europe de l'est du temps du Rideau de fer.

Comme on le dit souvent, ne croyez pas tout ce que vous voyez au cinéma. Mais ne vous privez pas pour autant d'aller d'aller le voir, ce documentaire, ne serait-ce que pour comprendre l'ampleur du drame qui se vit aux États-Unis et qu'on saisit mal ici. Les inégalités sont telles qu'elle peuvent bien alimenter la rancoeur d'un Michael Moore.

Ah oui : le côté catholique. Défilent à l'écran deux évêques et au moins trois prêtres, qui répudient à des degrés divers le capitalisme et ses basses oeuvres. Jésus lui-même est mis à contribution.

Aux pauvres le royaume des cieux ? Amen.

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