BLOGUE. Hier, les ministres, députés et maires espagnols ont accepté de réduire leur salaire de 0,25% à 15%, selon la fonction qu'ils occupent, pour montrer l'exemple. Était-ce nécessaire? Est-ce efficace? Allons-nous trop loin? Versons-nous dans le populisme à outrance? Le syndrome post-traumatique de la crise nous fait-il perdre les pédales et surtout, perdre de vue l'essentiel?
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Dans son édition d'aujourd'hui, le quotidien français l'Expansion a calculé l'effet qu'une telle mesure aurait en France. La réponse: marginale. Si tous les élus français suivaient l'exemple de leurs homologues espagnols, les dépenses pubiques diminueraient de 54 Mi d'euros, soit 162 Mi d'euros sur la période 2011-2013. Or, pour ramener son déficit sous la barre des 3% - une cible visée pour 2013- la France doit trouver une centaine de milliards d'euros. On est très très loin du compte.
Comprenez-moi bien, je n'ai rien contre le fait que les élus montrent l'exemple, mais il ne faudrait pas confondre geste symbolique et effet réel. La crise nous a laissé aux prises avec un syndrome post-traumatique sévère: Quand la vie reviendra-t-elle comme avant? Et si le monde - l'économie - avait changé d'allure pour toujours? Affectés de ce syndrome, nous voyons une réalité déformée. Le choc a été si grand qu'il affecte nos perceptions et nos actions.
Dans cet esprit, depuis le début de la semaine un mouvement s'élève contre le zèle excessif des plans d'austérité. Le FMI, entre autres, craint qu'on veuille aller trop vite et que cela compromette la reprise. On évoque aussi le fait que la zone euro représente 20% du PIB mondial, l'austérité risque donc d'entrainer un ralentissement généralisé.
Il faudra donc contrôler au plus vite ce vilain syndrome post-traumatique qui s'avère un bien mauvais guide.
Lisez ici ma chronique précédente.
