BLOGUE. Comme tous les fabricants de la planète, Coke et Intel produisent dans les pays émergents. Petit problème: leur processus de production utilise énormément d'eau. Et, en Chine comme en Inde, l'eau se fait rare. On imagine la grogne populaire: alors que la population fait le pied de grue sous un soleil brûlant pour obtenir sa ration d'eau quotidienne ou hebdomadaire, des multinationales s'approprient des quantités astronomiques d'or bleu pour produire leurs biens. De l'eau qui ne va ni aux humains ni à l'agriculture. On peut lire un excellent résumé de cette situation sur le site de Bloomberg aujourd'hui.
L'eau est l'enjeu du 21 ième siècle. En Europe, des penseurs comme l'Italien Ricardo Petrella se penchent depuis plusieurs années déjà sur les tensions entre les différents usages de l'eau, depuis les besoins humains de base jusqu'à l'eau économique, c'est-à-dire celle qui permet de créer de la richesse, comme dansle cas de Coca-Cola et Intel. La question: lorsque l'eau se fait rare, doit-elle servir à fabriquer du Coke?
La réponse évidente et facile est non. D'ailleurs, dans l'État du Kerala, en Inde, les habitants réclament un dédommagement pour l'utilisation abusive de l'eau par Coca Cola. L'usine d'embouteillage est temporairement fermée. Et tout le monde perd: la population locale est privée d'eau et d'emploi et Coca Cola a une usine fantôme. Pas brillant.
Ce qui serait brillant, par contre, serait de transformer l'enjeu de l'eau en occasion d'affaires. J'arrête tout de suite ceux qui pensent que je vais prôner la vente de notre eau, ce n'est pas ma tasse de thé. Je laisse ça à l'Institut économique de Mtl... Je parle plutôt développer des processus de production utilisant moins d'eau, inventés au Québec et vendus partout dans le monde. La taxe sur l'utilisation de l'eau par les entreprises qui sera implantée en 2011 devrait nous donner un coup de pouce. Je suis convaincue que les entreprises québécoises sont déjà en train de revoir leur consommation. Par ici l'innovation! Par ici le transfert de technologie! Par ici le profit!
On peut bien rêver, non?