Diane Bérard: un État peut-il forcer une entreprise à acheter local? Le cas Air France

Publié le 16/06/2011 à 11:35, mis à jour le 17/06/2011 à 13:32

Diane Bérard: un État peut-il forcer une entreprise à acheter local? Le cas Air France

Publié le 16/06/2011 à 11:35, mis à jour le 17/06/2011 à 13:32

Par Diane Bérard

BLOGUE Un gouvernement peut-il - doit-il- forcer une entreprise à « acheter local »? Certaines circonstances le justifient-elles?

Cela doit-il demeurer des mesures d’exception ou, dans le monde post-crise, verront de plus en plus de ce type d’incitatifs?

Si je vous pose la question c’est que 144 députés français viennent de signer une pétition réclamant qu’Air France achète des avions Airbus, plutôt que ceux de ses concurrents, pour certains types de modèles. Vous pouvez en lire davantage ici, sur le site lemonde.fr.

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En gros la thèse pro-protectionnisme et anti libre-échange se résume à ceci :

« personne ne respecte les règles du commerce international, Les subventions, ouvertes aussi bien que déguisées, pullulent. Sans compter tous les secteurs jouissant de « l’immunité économique ». Alors, que vaut le libre-échange? Aussi bien favoriser ses industries locales et cesser cette masquarade. »

Selon l’économiste Jacques Sapir, la France serait le seul pays à respecter les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) alors que Chinois et Américains, entre autres, les transgressent régulièrement.

Idéologiquement, j’ai toujours été contre le protectionnisme. Pourquoi? Parce que ces mesures exacerbent l’hypocrisie des entreprises. D’un côté, les entreprises réclament la protection de l’État pour se développer et se protéger de concurrents qui proposent souvent un produit ou un service plus intéressant que le leur. Ce n’est pas ainsi qu’on encourage l’innovation et l’amélioration continue. Sans compter que le consommateur a le droit de choisir. Que le meilleur gagne. De l’autre, ces mêmes entreprises qui réclament la protection de l’État se montrent jalouses de leur autonomie et détestent qu’on se « mêlent de leurs affaires ». Surtout lorsqu’il est question d’encadrer – pour le bien commun- leurs pratiques par des lois et règlements.

Je défends certaines idéologies, mais je me méfie des dogmes.

Je reconnais donc bien peu d’États respectent les règles du libre-échange ce qui rend ce système inefficace et encourage davantage de délinquance. L’OMC manque probablement de mordant pour appliquer des sanctions. Peut-être aussi de ressources… comme de nombreux organismes réglementaires.

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