La pétrolière Junex presse le pas

Offert par Les Affaires


Édition du 24 Septembre 2016

La pétrolière Junex presse le pas

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Édition du 24 Septembre 2016

Peter Dorrins, président et chef de la direction de Junex.

Le projet de loi 106, déposé en juin par Québec et qui vise notamment à encadrer la mise en valeur et le développement des hydrocarbures, ne rassure pas grand monde. Il contient tellement d'inconnues que la société d'exploration Junex, qui mène depuis juin un test de production sur son puits Galt 4 en Gaspésie, pourrait devancer sa demande de bail de production afin d'éviter l'application de nouveaux règlements.

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«Ça pourrait nous inciter à faire une demande plus tôt que tard, a admis Peter Dorrins, président et chef de la direction. On connaît les règles du jeu actuelles, mais c'est difficile de se prononcer sur le projet de loi, car plusieurs de ses articles font référence à des règlements qui n'existent pas encore. On n'a que la moitié du portrait.»

Le test de production sur le puits Galt 4, à 20 kilomètres de Gaspé, devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année. Après quoi Junex pourrait estimer qu'elle a suffisamment d'information en main pour demander tout de suite un bail de production. «On voulait le faire après les forages, mais avec ce test de production, il se peut qu'on le fasse plus rapidement», dit M. Dorrins. Dans l'état actuel des connaissances, exploiter Galt nécessiterait une trentaine de puits, répartis sur cinq ou six plateformes de forage. «C'est une région montagneuse. Il n'y a donc pas de nombreux endroits où l'on peut faire des plateformes de forage, dit M. Dorrins. De toute façon, on fore à l'horizontale.»

Investissement de 105 M$

Les coûts de forage exploratoire oscillent entre 5 et 7 millions de dollars par puits. En cas de développement, Junex prévoit les abaisser à 3 M$ chacun, pour des coûts totaux de 90 M$. En incluant le réseau de raccordement par pipeline et le lien avec l'autoroute 198, la facture s'élèverait à environ 105 M$.

Dans un scénario optimiste, Junex envisage de construire un oléoduc jusqu'au port de Gaspé, où des navires pourraient l'acheminer vers les raffineries.

Toutefois, le financement de projets d'hydrocarbures est extrêmement difficile au Québec, convient M. Dorrins. Outre le bas prix du pétrole, qui décourage les investisseurs depuis des années, les déclarations de Philippe Couillard en décembre à Paris ont planté un autre clou dans le cercueil des projets pétroliers du Québec. «L'avenir du Québec n'est pas dans les hydrocarbures», avait alors déclaré le premier ministre.

«Ces déclarations ont créé une situation où on n'est plus capables de se financer», a déploré M. Dorrins. Déjà que la situation n'était pas rose : lors de sa dernière campagne de financement à l'été 2015, Junex avait amassé tout au plus 15 M$, par rapport à un objectif initial de 21 M$.

La position du gouvernement peut sembler paradoxale quand on sait que Ressources Québec détient 16,5 % du capital-actions de Junex. «On ne comprend pas, parce que c'est notre actionnaire principal», souligne M. Dorrins.

Attentisme à Anticosti

Quant à ses permis sur l'île d'Anticosti, Junex préfère attendre de voir comment vont évoluer les choses avant d'y mettre un sou de plus. «C'est notre stratégie, on laisse ça aller», dit Peter Dorrins, pour qui l'entente entre Pétrolia et le gouvernement au sein de la société en commandite Hydrocarbures Anticosti est déjà assez «particulière».

«Normalement, dans l'industrie, on transfère les droits une fois que le partenaire a dépensé l'argent ou a fait les travaux, explique-t-il. Dans le cas de Pétrolia, les droits ont été transférés en échange d'engagements. C'est particulier dans l'industrie.»

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