Ces entrepreneurs ingénieux

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Mars 2022

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Édition du 09 Mars 2022

Martin Dufour, fondateur de la firme de génie-conseil Merkur (Photo: courtoisie)

MOIS DU GÉNIE. L’un commence à peine son parcours en affaires, l’autre en brasse depuis près de trois décennies. Portraits de deux ingénieurs qui ont choisi d’entreprendre. Écrasons ensemble La cigarette électronique, un outil de cessation tabagique ? Si la science n’a pas encore tranché cette question, Olivier Bourbonnais, lui, y croit. Assez, en tout cas, pour démarrer Ditch Labs, dont la mission est de «développer des solutions innovantes pour résoudre la dépendance à la nicotine à l’échelle mondiale», lit-on sur son site web.

Plus de deux ans après ses premiers pas, la jeune pousse montréalaise a mis au point un vaporisateur médical à basse température qui administre juste ce qu’il faut de nicotine, et ce, jusqu’au sevrage complet. Le secret du gadget, en instance de brevet: l’intelligence artificielle.

«Le Ditch Pen est bardé de capteurs qui mesurent des choses, comme les moments des bouffées, de même que leur profondeur», explique celui qui a étudié en génie électrique et logiciel à l’École de technologie supérieure.

En combinaison avec une application mobile, qui comprend des questions sur les habitudes de tabagisme, le dispositif, semblable à un gros crayon-feutre, adapte l’administration de nicotine aux envies de fumer de l’utilisateur. Dans le jargon, il prévient les «microrechutes». «Chez certains, le stress stimule les envies cravings; chez d’autres, ce sont des situations données. Notre produit le sait et s’adapte.» Olivier Bourbonnais, 36 ans, n’en est pas à son premier rodéo. Avant de cofonder Ditch Labs avec Laurent Laferrière, il a contribué à lancer SmartHalo, derrière le GPS pour vélo du même nom, avant de quitter le bateau en 2018 — l’entreprise a depuis mis la clé sous la porte.

Comme par le passé, il porte le chapeau de directeur de la technologie au sein de son entreprise actuelle. «À mes yeux, l’ingénieur est l’innovateur en chef, celui qui règle les problèmes et a une vision d’ensemble des projets, estime-t-il. Il est tout le contraire du geek, dans le sens où il doit être capable de s’entourer, de communiquer, de fédérer.» Ditch Labs espère commercialiser sa technologie au Canada en 2024. D’ici là, il lui faudra mener des études précliniques, le sésame pour obtenir la bénédiction des autorités réglementaires. Suivront trois phases d’études cliniques pour démontrer l’efficacité et l’innocuité du traitement. «Et ce n’est qu’un début. Nous pourrions nous attaquer à d’autres dépendances, aux opiacés par exemple», avance Olivier Bourbonnais.

 

Entrepreneur plus qu’ingénieur

Martin Dufour a fondé la firme de génie-conseil Merkur, la plus grande dans le domaine manufacturier au Québec, en 1994. Alors âgé de 23 ans, il venait d’obtenir son baccalauréat en génie mécanique de l’Université de Sherbrooke et ne se voyait pas faire autre chose que de brasser des affaires. Près de trois décennies, une acquisition — Khrome Produit Transport, en 2015 — et des milliers de contrats plus tard, il est bien servi: la direction générale du groupe de 245 employés basé à Sherbrooke et Drummondville accapare tout son temps.

«J’ai dû faire le deuil de l’ingénierie et de la gestion de projet, même si ça me passionne, raconte le PDG de Merkur et de Khrome Produit Transport. C’est mon équipe, désormais, qui s’en occupe.» Une situation avec laquelle le principal intéressé, du haut de ses 51 ans, compose plutôt bien. «Mon équipe est ce qui me fait me lever le matin. De voir qu’on crée des emplois, qu’on innove et, surtout, qu’on a du fun ensemble me comble», explique celui qui se considère comme un employé parmi tant d’autres.

S’il se dit fier du chemin parcouru — «j’ai tout parti de zéro!» — cela ne l’empêche pas d’envier les jeunes ingénieurs qui optent de nos jours pour la voie de l’entrepreneuriat. «Le modèle des jeunes pousses, basé sur la méthode Agile, a beaucoup de sens, s’enthousiasme Martin Dufour. Cette méthode préconise de définir ce qui fonctionne dans un projet et de bâtir là-dessus, quitte à s’ajuster en cours de route, au lieu de tout baser sur un plan d’affaires détaillé, comme on préconisait jadis.» Il faut dire que les époques ne sont pas les mêmes. «Il y a 28 ans, l’information était peu accessible; on évoluait dans un contexte de rareté. Aujourd’hui, c’est tout le contraire:avec une bonne veille informationnelle, il est plus facile que jamais d’orienter son projet entrepreneurial dans une direction gagnante», constate-t-il. Une chose, cependant, n’a pas changé:le pouvoir d’une bonne idée. «Il n’y a pas d’âge pour en avoir», assure l’homme d’affaires.

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