Le siècle de toutes les promesses

Publié le 13/02/2013 à 15:13, mis à jour le 21/02/2013 à 12:54

Le siècle de toutes les promesses

Publié le 13/02/2013 à 15:13, mis à jour le 21/02/2013 à 12:54

Par Les Affaires

La guerre, puis l'euphorie et la chute

Une récession amorcée en 1913, puis l'entrée en guerre du Canada en 1914 mettent un terme à l'expansion du début du siècle. Montréal a connu une forte croissance : la population de son agglomération est passée de 415 000 à 616 000 habitants en 10 ans, de 1901 à 1911. Il en a résulté une véritable bulle spéculative dans l'immobilier. Les terrains et les résidences voient leur valeur grimper rapidement. La guerre dégonfle la bulle spéculative et il faudra plusieurs décennies avant que les investisseurs récupèrent leur mise de fonds. La demande militaire relance toutefois la production manufacturière, tandis que les agriculteurs sont incités à produire et à investir davantage pour nourrir l'Angleterre.

Cette relance rapide de l'économie s'accompagne cependant d'une hausse soudaine de l'inflation, qui atteint 18 % en 1917. Une fois la guerre terminée, le regain de vigueur ne tient pas : minée par cette inflation galopante, l'activité économique connaît un ralentissement qui dégénère en une crise d'envergure. L'inflation se transforme en déflation brutale. C'est la crise... 10 ans avant la grande crise. La construction ferroviaire, notamment, qui avait en bonne partie soutenu l'économie avant la guerre, tombe au point mort. La situation intenable dans laquelle se trouve un grand nombre de travailleurs et d'agriculteurs relance le mouvement d'émigration des Québécois vers la Nouvelle-Angleterre. La reprise ne se fait sentir qu'au milieu des années 20, mais elle sera très vigoureuse, caractérisée par une concentration de capitaux auprès des institutions financières moins nombreuses qu'avant la guerre mais plus puissantes. La rue Saint-Jacques devient le coeur financier du pays. Cette activité débridée entraîne une nouvelle folie spéculative qui mènera cette fois au krach de 1929.

Pendant les années 20, le développement économique du Québec s'appuie sur les mêmes lignes de force qu'au début du siècle. La reprise de l'immigration et la colonisation de l'Ouest ont un impact considérable à Montréal qui exporte plus de blé que jamais vers la Grande-Bretagne. La production manufacturière s'accroît rapidement pour répondre à la demande d'une population canadienne beaucoup plus nombreuse. L'usage de l'automobile se répand et favorise le tourisme. Cela incite le gouvernement québécois à investir de fortes sommes - grâce aux profits de la Commission des liqueurs, créée en 1921 - dans le développement du réseau routier et dans la construction de plusieurs nouveaux ponts autour de l'île de Montréal, dont le pont Jacques-Cartier en 1929, 11 ans après le Pont de Québec. Les médias se développent tout aussi vite : après Le Devoir, fondé par Henri Bourassa en 1910, c'est au tour de la radio de faire son apparition avec la station de la compagnie Marconi, en 1920, suivie de la première antenne francophone, celle de CKAC, en 1922.

Les investissements privés les plus spectaculaires sont réalisés dans le secteur des ressources naturelles. Des centrales électriques de plus en plus puissantes sont mises en chantier le long du Saint-Laurent et de ses principaux affluents. Les entreprises d'électricité se constituent de véritables monopoles régionaux. L'électricité attire des entreprises chimiques en Mauricie. Au Saguenay s'installe Aluminium Company of Canada, l'ancêtre d'Alcan. La découverte d'or et de cuivre en Abitibi donne une nouvelle vocation minière à cette région de colonisation. Plus substantiel encore est le développement accéléré du secteur des pâtes et papiers qui atteint une ampleur nouvelle au cours des années 20. Les usines se multiplient un peu partout sur le territoire québécois.

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