Le siècle de toutes les promesses

Publié le 13/02/2013 à 15:13, mis à jour le 21/02/2013 à 12:54

Le siècle de toutes les promesses

Publié le 13/02/2013 à 15:13, mis à jour le 21/02/2013 à 12:54

Par Les Affaires

D'abord survivre pour prospérer en ville

La vie en ville n'est pas nécessairement facile. L'hygiène fait défaut. Le taux de mortalité infantile est effarant : trois enfants sur dix meurent avant d'avoir un an. À partir de 1910, la chloration de l'eau permet de réduire de beaucoup les décès causés par la fièvre typhoïde. Justine Lacoste de Gaspé-Beaubien fonde en 1907 l'Hôpital Sainte-Justine, rue Saint-Denis, où il demeurera jusqu'à son déménagement sur le chemin de la Côte Sainte-Catherine en 1957. Les épidémies vont graduellement disparaître, mais avec de pénibles sursauts : en 1927, à Montréal, un problème de lait avarié fera 453 morts.

Dans tous ces centres urbains, l'industrie manufacturière est le moteur de la croissance. S'appuyant sur la disponibilité d'une main-d'oeuvre à bas salaires, l'industrie légère domine : produits alimentaires, textile, vêtement, chaussure. Font exception Montréal et sa banlieue où l'industrie lourde - produits de fer et d'acier, matériel ferroviaire, produits chimiques - occupe une place importante. En 1913, un électricien gagne 2,25 $ par jour pour neuf heures de travail.

Montréal se distingue aussi parce qu'elle est la métropole du Canada. Principal port de mer du pays et coeur des grands réseaux ferroviaires, elle profite abondamment de la colonisation de l'Ouest avec ses toutes nouvelles installations portuaires qui gèrent l'arrivée massive du blé des Prairies, destiné à la Grande-Bretagne. Les entrepôts du Vieux-Montréal regorgent de marchandises - locales ou importées - que les grossistes montréalais distribuent à travers le pays. Rue Saint-Jacques, symbole du capitalisme canadien, se dressent les immeubles des établissements financiers les plus importants, comme le siège social de la Banque de Montréal.

L'économie montréalaise est le royaume de la grande bourgeoisie canadienne-anglaise, souvent d'origine écossaise, qui profite de sa relation privilégiée avec la Grande-Bretagne, première puissance financière du monde. Ayant accumulé des fortunes considérables, ses membres en font étalage dans leurs somptueuses résidences du Golden Square Mile, eux qui contrôlent les trois quarts de l'économie canadienne, à commencer par George Stephen, le grand patron du Canadien Pacifique. Ils appuient également généreusement les grandes institutions anglophones de la ville, dont l'Université McGill.

La classe d'affaires canadienne-française n'est pas dominante, mais elle est tout de même bien présente, surtout dans le commerce de gros, la finance, la promotion foncière et certaines industries manufacturières (chaussure, aliments et imprimerie, notamment). Une situation semblable existe dans les autres régions du Québec. Partout, des entrepreneurs francophones sont à la tête de petites et moyennes entreprises, d'envergure locale ou régionale, s'appuyant sur la clientèle canadienne-française. Malgré des progrès indéniables, leurs affaires restent modestes à côté de celles des grands entrepreneurs anglophones : les banques francophones, par exemple, ne possèdent ensemble que 4,5 % de l'actif total des banques à charte du pays. Même s'ils jouissent d'une certaine influence à l'échelle locale, la direction de l'économie du Québec leur échappe.

Le siècle naissant voit cependant l'émergence de forces qui vont marquer l'économie du Québec. C'est en janvier 1901 qu'Alphonse Desjardins ouvre sa première caisse populaire, à Lévis. À sa mort, en 1920, le réseau compte déjà 140 caisses populaires aux quatre coins du Québec et leur actif dépasse six millions de dollars. Outre la Banque de Montréal et la Banque Royale, on a ouvert - et souvent fermé - une demi-douzaine de banques francophones : la Banque du Peuple, la Banque d'Hochelaga, et même la Banque Nationale qui, avant de ressusciter avec la fusion de la Banque Canadienne Nationale et de la Banque Provinciale, en 1980, aura d'abord existé entre 1860 et 1924. C'est aussi à cette époque que naissent d'importantes compagnies d'assurance comme L'Industrielle, fondée à Québec en 1905, et qui fusionnera 80 ans plus tard avec L'Alliance, créée, elle, à Montréal en 1892.

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