Opération souterraine

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Juin 2019

Opération souterraine

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Juin 2019

(Photo: courtoisie)

GRANDS PRIX DU GÉNIE-CONSEIL. CATÉGORIE : INFRASTRUCTURES URBAINES - Alors que les tours à condos se multiplient à Griffintown, le réseau d’infrastructures municipales ne suffit plus à la tâche. Mais qui dit installation de nouvelles canalisations, dit nuisances. Pour limiter les impacts, la firme Axor Experts-Conseils s’est tournée vers l’utilisation du microtunnelier pour construire un collecteur sanitaire. Une technologie encore rarement utilisée au Québec et qui pourrait… creuser son chemin !

« Avant, Griffintown était un secteur assez industriel. Mais avec la construction de tours à condos de 20, 30, 40 étages, il faut acheminer beaucoup d’eaux usées, alors que les infrastructures existantes n’étaient pas conçues pour cela », explique Maxime Bourgoing, ingénieur et directeur, voirie et municipal, Gérance-construction. C’est pourquoi la firme AXOR Experts-Conseils a été mandatée par la Ville de Montréal pour les études techniques, les plans et devis ainsi que pour la surveillance des travaux pour la construction d’un collecteur sanitaire sous la rue Ottawa, en plein cœur de ce quartier. Cette canalisation de 534 mètres permet de recueillir les eaux usées provenant des maisons et de les envoyer vers des bassins de rétention. Une façon d’éviter les débordements dans le fleuve. 

Toutefois, ouvrir la rue pour y installer une conduite n’est pas une mince affaire, précise Maxime Bourgoing. « Le collecteur devait être installé en moyenne à huit mètres de profondeur, alors que la rue avait à peu près la même largeur que l’excavation. »  La firme, responsable des plans et devis et de la surveillance du chantier, a donc décidé d’opter pour la technique de microtunnelage, parfaite dans les circonstances. Cela permet de creuser un puit et de forer le sol sans ouvrir la rue complètement. Les conduites sont carrément poussées dans la terre grâce au microtunnelier. 

« En plus d’avoir diminué le temps des travaux par deux, cette technique demande beaucoup moins de transport, car à Montréal, tous les sols qu’on excave doivent être envoyés dans un dépôt. Donc, au lieu de 12 à 15 voyages par camions par jour, on en avait plutôt deux ou trois », ajoute l’ingénieur. Sans compter que le chantier – beaucoup moins imposant – a permis de maintenir la circulation sur la rue pendant les neuf mois qu’ont duré les travaux. « L’autre avantage, c’est que nous n’avons pas eu à reconstruire les infrastructures et toute la rue à la fin du chantier », précise Maxime Bourgoing. Un détail important, alors que la ville de Montréal prévoit réaménager cet espace d’ici peu. La nouvelle rue n’aurait donc été que temporaire.

Si on a souvent recours au microtunnelage en Europe, c’est rarement le cas ici, constate le directeur. Une expérience qui pourrait bien se multiplier dans les prochaines années, alors que plusieurs villes doivent ouvrir des chantiers souterrains dans des secteurs très denses. « Je pense que cette technique sera de plus en plus utilisée au Québec, notamment pour la réfection du réseau d’égout, car on n’a pas besoin de reconstruire toute l’infrastructure qui est au-dessus du réseau. C’est une méthode qui offre plusieurs avantages au point de vue environnemental, en plus de présenter des économies de temps et d’argent. » Ce projet a d’ailleurs été couronné du Grand Prix du génie-conseil québécois 2019, dans la catégorie Infrastructures urbaines.

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