Vue aérienne de l'immense Parc Tursujuq au Nunavik. [Photo : MDDEP Stéphane Cossette]
Québec promet deux nouveaux parcs au Nunavik pour un total de quatre, au grand bonheur des amoureux de la nature et des défenseurs de la biodiversité.
Mais l'un des deux parcs n'a toujours pas été annoncé, même si les audiences publiques ont eu lieu voilà quatre ans.
Le problème est que les Inuits veulent que le Parc Tursujuq abrite la rivière Nastapoka, alors que cette rivière figurait dans les plans d'Hydro-Québec pour un développement hydroélectrique. Ce cas montre à quel point l'arbitrage entre les aspirations écologiques, touristiques et celles du développement industriel peut être difficile.
Plus grand que prévu
Au ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, le directeur Serge Alain promet que le parc sera annoncé cet été, qu'il sera plus grand que dans la proposition initiale et qu'il comprendra «une grande partie du bassin versant de la rivière Nastapoka. Mais à ce jour, la décision quant à la délimitation exacte du parc n'a pas été prise», dit-il.
À Kuujjuaq, la présidente de l'Administration régionale Kativik (ARK), Maggie Emudluk, souligne que la rivière doit absolument faire partie du projet. «C'est le plus bel endroit du parc. Imaginez ce que ce serait d'emmener des touristes à qui on devrait dire : «Désolé, vous ne pouvez pas aller là, parce qu'il y a un barrage hydroélectrique»», lance-t-elle.
D'une superficie d'au minimum 15 000 km2 et d'au maximum 24 000 km2, Tursujuq sera l'un des plus grands parcs du Québec. Situé sur la côte est de la baie d'Hudson, il comprend le lac Guillaume-Delisle, une étendue d'eau saumâtre qui est soumise au régime des marées et où pénètrent phoques et bélugas, ainsi que des collines dissymétriques appelées cuestas (panorama spectaculaire le long de la côte). À l'est, le parc comprend le lac à l'Eau Claire, qui s'est formé il y a 287 millions d'années à la suite d'un double impact météoritique.
Un nouvel hôtel
Tout près du parc, dans la municipalité de Umiujaq, un hôtel est prêt à recevoir les visiteurs. En janvier dernier, Québec et Ottawa ont annoncé respectivement des investissements de 300 000 $ et 450 000 $ pour ce nouvel hôtel qui comptera 16 chambres réparties sur deux étages.
«L'hôtel de la coopérative d'Umiujaq est un acteur très important pour le développement des créneaux tourisme d'aventure et écotourisme dans la région», a déclaré la ministre du Tourisme Nicole Ménard, lors de l'annonce. Le projet concorde avec la stratégie touristique du Plan Nord lancée en novembre 2011.
Parc des Monts Pyramides
L'autre parc sera créé en 2013. En français, il s'appelle Parc des Monts-Pyramides, mais ce nom n'est que temporaire et le groupe travaillant sur le projet du parc à l'ARK propose de l'appeler Ulittaniujalik, qui signifie en inuktitut «empreintes du niveau d'eau».
D'une superficie de 5 252 km2 et comprenant le plateau de la rivière George, les lacs Tasirlaq et Qamanialuk, le cours inférieur de la rivière Ford ainsi que la vallée de la rivière George, ce parc est situé au sud d'un autre parc, qui comprend, lui, les monts Torngat : le parc Kuururjuaq, près du Labrador. En plus de ces trois parcs, Québec a créé le parc national de Pingaluit au sud de la mine Raglan, près de Kangiqsujuaq.
24 000 Superficie maximale en kilomètres carrés du parc Tursujuq. D'une surface minimale de 15 000 km2 , il sera l'un des plus grands parcs du Québec.
Préhistorique Le parc Tursujuq comprend le lac à l'Eau Claire, qui s'est formé il y a 287 millions d'années à la suite d'un double impact météoritique.
