Pourquoi de telles baisses? Essentiellement parce qu'on a assisté à des prises de bénéfices dans différents secteurs, dont ceux de l'énergie et des financières.

De plus, nous sommes en pleine période de diffusion de résultats trimestriels, et les surprises - bonnes comme mauvaises - ont été nombreuses...

Ainsi, 65% des entreprises cotées au S&P/TSX ont déjà présenté leurs résultats trimestriels. Parmi elles, 31% ont dépassé les attentes, 41% ont répondu aux attentes et 28% ont déçu. «Et pourtant, les attentes chiffrées sont 35% inférieures à ce qu'elles étaient un an plus tôt à la même période», souligne Charles Huot, directeur général, actions institutionnelles, de BMO Marchés des capitaux.

Parmi les bonnes surprises, on peut noter celle de Gildan. Certes, les résultats n'ont pas forcément été extraordinaires, mais nombre d'investisseurs ont vu comme un signe positif le fait qu'elle ait réussi, entre autres, à augmenter ses parts de marché en période de crise. «Ça explique pourquoi son action se soit appréciée de 27% immédiatement après la divulgation des résultats», indique M. Huot.

Un vendredi passé dans le rouge

Vendredi, à 16h, le S&P/TSX diminuait de 86 points, à 9 762 points. À Wall Street, le Dow Jones reculait de 62 points, à 8 268 points, le S&P500 de 10 points, à 882 points, et le Nasdaq de 9 points, à 1 680 points.

La baisse de vendredi peut s’expliquer par l’annonce de statistiques peu ou prou conformes aux attentes.

Nouveau recul de la production industrielle

Ainsi, la Réserve fédérale a indiqué que la production industrielle américaine a reculé de 0,5% en avril. Il s’agit du sixième recul consécutif. Le consensus des analystes américains misait sur une chiffre de 0,6%.

Sur un an, la baisse de la production industrielle américaine atteint 12,5%. Le chiffre d'avril semble marquer un ralentissement de la chute, ce que certains peuvent prendre pour un signe de bonne augure pour les prochains mois.

De plus, le taux d’utilisation des capacités de production est tombé à 69,1% en avril. C’est son niveau le plus bas jamais enregistré. Le consensus tablait plutôt sur un chiffre de 68,8%.

Des prix à la consommation stables en avril

Autre statistique importante : l'indice américain des prix à la consommation, ajusté en fonction des variations saisonnières, est resté stable en avril, selon le département du Travail. En mars, il avait reculé de 0,1%. Cette stabilité avait été anticipée par les analystes américains.

De son côté, l'indice de l'énergie a baissé de 2,4%, après avoir enregistré une diminution de 3% en mars. L'indice alimentaire a reculé de 0,2%, après une baisse de 0,1% le mois précédent. Et l'indice des prix à la consommation hors alimentation et énergie a, lui, augmenté de 0,3% en avril, alors que le consensus misait sur une progression de 0,1%

Des consommateurs toujours prudents

Quant à la confiance des consommateurs américains, elle semble avoir pris du mieux, ces derniers temps. L'indice de l'Université du Michigan est en progression à 67,9 points en mai, au lieu de 65,1 points en avril. C'est son niveau le plus haut depuis septembre 2008. Les prévisions tournaient en général autour de 67 points.

«Les consommateurs sont de plus en plus convaincus que l'économie est dans sa phase finale de contraction. Paradoxalement, ils considèrent aussi que leurs finances personnelles ne vont guère s'améliorer, et ne pensent pas accroître le niveau de leurs dépenses à court terme», indique le rapport.

Baisse pour l'or noir

Vendredi, le baril de pétrole brut a perdu 2,28 dollars, à 56,66 dollars américains, au Nymex.

De son côté, l'once d'or s'est appréciée de 3 dollars, à 931 dollars américains.

Enfin, le huard s'échangeait en fin de journée à 84,81 cents américains, en recul de 0,59 cent.