Après une ouverture en hausse, les Bourses nord-américaines sont retombées dans le rouge vendredi. Les données américaines du marché de l’emploi inférieures aux prévisions et la mise en garde de la Russie aux États-Unis contre toute frappe en Syrie freinent l'ardeur des investisseurs.
La Bourse de Toronto ne profite pas de l’embellie du marché de l’emploi au Canada. L’indice S&P/TSX cède 17 points ou 0,1% à 12827.
À l’inverse, le huard bondit de 1% à 96,14 cents américains, car les données du marché de l’emploi canadien étaient relativement meilleures qu’au sud de la frontière.
À Wall Street, Le Dow Jones cède 121 points à 14 815. Le S&P 500 recule de 0,5% à 1646, tandis que le Nasdaq perd 0,9% à 3625.
Parmi les titres en action vendredi, le voyagiste Transat A.T. prend 3% ou 0,27$ à 9,10$, touchant un sommet en 52 semaines tandis que sa rivale française Tui Travel continue de connaître des difficultés importantes.
Les titres bancaires continuent de bien se porter après une période de résultats trimestriels positive. La Banque de Montréal, la Royale et la TD affichent de faibles baisses, après avoir touché la veille un sommet annuel.
Politique monétaire
La Bourse de New York avait fini sur une note positive jeudi, dans l'attente du rapport sur l'emploi: le Dow Jones avait avancé de 0,04% à 14937 points et le Nasdaq de 0,27% à 3658 points.
Le rapport mensuel sur le chômage et l'emploi aux États-Unis, rendu public une heure avant l'ouverture, s'est avéré «plus faible que prévu, même avec une nouvelle baisse du taux de chômage», selon Jim O'Sullivan, économiste à High Frequency Economics, pour qui les indicateurs contrastés qu'il renferme vont «nourrir le débat» sur l'avenir de la politique monétaire américaine.
Très attendu sur les marchés financiers, ce rapport n'a pas été tout à fait à la hauteur des prévisions sur le plan des créations d'emplois: 169000 nouvelles embauches ont été enregistrées en août, contre une prévision médiane de 177000 parmi les économistes.
Par ailleurs, les créations d'emplois des deux mois précédents ont été drastiquement revues en baisse. Cela n'a pas empêché le taux de chômage de redescendre à 7,3%, contre 7,4% le mois précédent.
Le marché a d'abord accueilli favorablement ces chiffres, jugeant qu'ils reculaient l'échéance d'un resserrement de l'aide exceptionnelle que la Fed apporte à l'économie américaine, mais il s'est ensuite ravisé.
Si ce rapport «semble affaiblir l'hypothèse d'un retrait progressif des rachats d'actifs de la Réserve fédérale lors de sa réunion de septembre», d'après les analystes de Charles Schwab, ce sont «de mauvaises nouvelles pour les investisseurs car elles posent la question de la vigueur de la croissance économique», notait Michael Gayed de Pension Partners.
La banque centrale américaine fait du taux de chômage un critère crucial pour décider de sa politique. L'institution injecte actuellement 85 milliards de dollars par mois sur les marchés financiers via des rachats de bons du Trésor, qui permettent de maintenir des taux d'intérêt bas, et de titres hypothécaires.
Sur le front géopolitique, «des frappes militaires impliquant les Etats-Unis restent un objet d'attention» pour les marchés, alors que se poursuivait vendredi le sommet du G20 en Russie.
«Il semble qu'il y ait des rumeurs selon lesquelles (le président russe) Vladimir Poutine continuerait à armer la Syrie même si les Etats-Unis passaient à l'action», expliquait Michael Gayed. Des propos qui «alimentaient l'incertitude sur la Syrie».
