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Les banques canadiennes pourraient vendre pour plus de 20 G$ d’un nouveau type d’actions privilégiées maintenant que les investisseurs ont répondu présents au premier appel de la Banque Royale du Canada.

La Banque Royale a été la première banque du pays à tester cette semaine l’appétit des investisseurs pour une catégorie spéciale d’actions privilégiées qui sont convertibles en actions ordinaires en cas de crise financière.

L’offre, à l’origine de 200 M$, a très vite trouvé preneur et a finalement été augmentée à 500 M$. Partant de ce constat, l’agence de notation financière Moody’s a estimé que plus de 20 G$ de ce type d’actions pourraient être écoulés dans le marché.

Ce chiffre est vertigineux en raison des pressions s’exerçant sur les banques du pays.

Au début de la crise financière, les banques du pays ont vendu pour des milliards de dollars d’actions privilégiées classiques afin de se recapitaliser. Quelques années plus tard, le Comité de Bâle, qui supervise les normes de l’industrie bancaire, a modifié la réglementation applicable aux banques, déclarant que ces actions privilégiées ne se qualifiaient plus au titre de capital, car elles ne peuvent pas être converties en actions ordinaires. 

Au même moment, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) annonçait que les banques du pays devraient disposer de suffisamment de capital pour couvrir 9,5% de leurs actifs. Le premier 8% doit être uniquement composé d’actions ordinaires, les 1,5% restant sélectionnés parmi des titres «assimilés à du capital».

Bien que les banques avaient cette possibilité de vendre un nouveau type d’actions privilégiées pour remplir la poche des 1,5%, rien ne leur garantissait que les investisseurs seraient intéressés par ces placements.

«Nous étions tous en train d’attendre qu’une première banque prenne le taureau par les cornes et se lance sur le marché», a dit Dave Beattie, responsable du crédit chez Moody’s, au Globe and Mail. Maintenant que la Banque Royale a déclenché les hostilités de manière concluante, «je m’attends à ce que d’autres suivent ses traces».

La Banque Royale offrait un taux alléchant de 4% sur ces nouvelles actions privilégiées aux investisseurs. Maintenant que la Banque Royale a mis le feu aux poudres, le marché de ces nouveaux placements devrait atteindre les 20 G$, estime Moody’s. Une bonne nouvelle pour les banques du pays, jusqu’à ce que le BSIF change sa règle.