Six choses que je n’ai pas dans mon portefeuille

Publié le 11/08/2023 à 16:06

Six choses que je n’ai pas dans mon portefeuille

Publié le 11/08/2023 à 16:06

J’évoquerai ici sept types de placements populaires sur lesquels j’ai décidé de ne pas m’attarder. (Photo: 123RF)

Moi qui gagne ma vie à rédiger des textes sur la meilleure manière de construire un portefeuille, je fais de nombreuses recherches sur des types d’investissements, des avoirs de base éprouvés aux recoins plus ésotériques du monde des placements. 

Une part importante de mon travail consiste à passer au crible les renseignements disponibles et à aider les lecteurs à comprendre le pour et le contre des différents types d’investissement pour leurs propres portefeuilles.

Mais en fait, que fais-je de mon propre argent? J’évoquerai ici sept types de placements populaires sur lesquels j’ai décidé de ne pas m’attarder. J’expliquerai également la logique selon laquelle j’ai décidé de ne pas les incorporer à mon portefeuille.

 

Les fonds à gestion active

Je possède encore des parts d’un ou deux fonds à gestion active. Mais il s’agit principalement de produits qui proviennent d’anciens portefeuilles et qui ne constituent qu’une petite partie de mes actifs. La majorité des fonds que je détiens sont des fonds indiciels à gestion passive.

Cela n’a pas toujours été le cas. J’ai passé la première partie de ma carrière à analyser les fonds communs, et il m’est toujours fascinant d’entendre des spécialistes de la gestion active expliquer la logique qui justifie leurs décisions de placement. Il y a quelques gestionnaires actifs qui ont ajouté de la valeur pour les actionnaires des fonds au fil du temps.

Mais grâce à mon expérience de la vie et des placements, je suis devenu plus sceptique sur la valeur de la gestion active en général. Garder le gros de mes actifs dans des produits à gestion passive simplifie également la gestion de mon portefeuille. Je peux passer la plus grande partie de mon temps à m’assurer que ma répartition d’actifs globale est adaptée à ma situation financière et à mes objectifs, plutôt qu’à vérifier si un gestionnaire actif continue d’apporter de la valeur ajoutée.

Au risque de couper les cheveux en quatre, je possède bel et bien des parts de Berkshire Hathaway (BRK.B) et du FNB VanEck Morningstar Wide Moat (MOAT), qui pourraient toutes les deux être considérées comme des valeurs gérées de manière quasi active. Outre ses activités commerciales dans les domaines de l’assurance, de la production et de la distribution d’énergie, ainsi que du transport ferroviaire, Berkshire conserve un vaste portefeuille de placements. Le FNB VanEck Morningstar Wide Moat piste un indice, mais l’indice lui-même repose sur un jugement humain. L’indice Morningstar Wide Moat Focus — axé sur une forte bastille économique — comprend des sociétés qui, selon les analystes boursiers de Morningstar, ont deux attributs essentiels: un avantage concurrentiel durable et un prix modique par rapport à leur estimation de juste valeur.

 

Les fonds de placement immobilier (FPI)

J’ai de petites participations dans l’immobilier au titre des avoirs que je possède dans un fonds indiciel d’actions diversifié et dans un fonds à échéance cible, mais je n’ai pas de participation exclusive à des FPI ou d’autres actions de l’immobilier. Je vois souvent des articles qui gonflent l’importance de l’immobilier dans un portefeuille diversifié. L’immobilier est souvent vanté pour sa corrélation généralement faible avec d’autres actifs boursiers, ainsi que pour sa capacité à générer des rendements supérieurs à la moyenne au fil du temps.

J’ai déjà expliqué pourquoi j’étais sceptique à l’égard de l’immobilier. Il y a deux raisons principales qui expliquent mon attitude mi-figue, mi-raisin: la diversification et le risque idiosyncratique.

En ce qui concerne la diversification, je pense que la valeur de l’immobilier en tant qu’agent diversificateur d’un portefeuille a souvent été surestimée. Au cours des trois dernières années, par exemple, le secteur immobilier a affiché un coefficient de corrélation d’environ 0,86 par rapport à l’ensemble du marché boursier américain. De plus, l’immobilier a été sujet à des baisses périodiques difficiles à prévoir, comme en témoignent la perte cumulée de 21% de l’indice FTSE Nareit All Equity REIT entre 1998 et 1999, ou celle de 47% du même indice entre 2007 et 2008.

Comme le suggèrent ces baisses, l’investissement dans l’immobilier comporte de nombreux risques idiosyncrasiques. Je n’ai aucune connaissance spécialisée du secteur qui puisse me donnerait la capacité unique d’atténuer ces risques. Comme je ne suis pas entièrement convaincu des mérites de l’immobilier pour commencer, je l’ai mis dans la pile des placements «trop difficiles».

 

Les fonds sectoriels

Il ne fait aucun doute que les innovations dans les domaines de la santé, de la technologie et de la communication ont le potentiel d’améliorer le progrès humain pour les années à venir, mais il y a souvent un décalage entre le potentiel de croissance d’un secteur donné et l’intérêt de placement qu’il présente. Quand arrive le moment où les perspectives de croissance d’un secteur ou d’une industrie commencent à intriguer les investisseurs, une grande partie de ce potentiel est déjà intégrée aux valorisations. Le secteur technologique, par exemple, qui se classe parmi les fonds sectoriels les plus populaires, se négocie actuellement à une prime de 8% par rapport à son estimation de juste valeur.

Sur la période mobile de dix ans qui s’est terminée le 30 juin 2023, le fonds sectoriel moyen (en tenant compte des fonds qui ont été fusionnés ou liquidés) n’a gagné que 7%, contre environ 12,4% pour les indices de référence du marché diversifié comme l’indice Morningstar US Market (Indice Marché américain). Qui plus est, les fonds sectoriels ont été incroyablement difficiles à utiliser efficacement dans un portefeuille d’investisseur. Dans la dernière édition de l’étude annuelle Mind the Gap de Morningstar, nous avons constaté que les rendements pondérés selon la devise des fonds sectoriels sur la période de dix ans allant jusqu’en 2021 avaient été inférieurs aux rendements pondérés selon le temps de plus de quatre points de pourcentage par an. Avec un tel historique, j’évite comme la peste…

 

Les placements alternatifs

Les placements alternatifs sont conçus pour offrir quelque chose de fondamentalement différent de ce qu’offrent les catégories d’actifs traditionnelles.

Morningstar définit ces stratégies selon leur capacité à modifier, diversifier ou éliminer les risques traditionnels du marché. L’univers des fonds alternatifs va des stratégies qui s’efforcent de limiter ou de compenser leur participation aux actions à celles qui se concentrent sur les rendements absolus, ce qui signifie qu’elles mettent l’accent sur la préservation du capital et visent à générer des rendements positifs, quel que soit l’environnement boursier.

Toutefois, comme l’a souligné John Rekenthaler, le bilan des fonds alternatifs est pour le moins mitigé. Certaines catégories de fonds alternatifs, notamment les fonds à tendance systématique et les fonds neutres au marché, ont été performantes pendant le marché baissier de 2022, mais sur des périodes plus longues, ils ont généralement été décevants. Ces 15 dernières années, le fonds alternatif type a gagné moins de 2% en rendements annualisés.

Les fonds d’actions non traditionnels, qui utilisent des stratégies comme les produits dérivés, la vente à découvert et la couverture d’options tout en restant exposés aux risques traditionnels du marché, se sont débrouillés un peu mieux, avec des rendements annualisés de 4,4% au cours de la même période. Mais cela est bien inférieur au rendement de 8% d’un portefeuille traditionnel à 60/40 composé d’actions à grande capitalisation et d’obligations de qualité supérieure sur une période mobile de 15 ans.

Les placements alternatifs pourraient-ils mieux se comporter à l’avenir? C’est possible, mais je n’en suis pas convaincu.

 

Les obligations à rendement élevé

Les obligations à rendement élevé offrent une prime de rendement en échange de leur risque de crédit supplémentaire, la prime de rendement par rapport aux bons du Trésor qui s’élève historiquement à plus de 500 points de base en moyenne.

Elles ont également généré des rendements supérieurs à la moyenne au fil du temps. Au cours des 30 dernières années, par exemple, le fonds moyen d’obligations à rendement élevé a produit des rendements annualisés d’environ 5,4% par an en moyenne, contre 3,9% pour le fonds moyen d’obligations de base à moyen terme.

Mais les obligations à rendement élevé comportent aussi quelques inconvénients. En raison de leur niveau de risque de crédit supplémentaire, elles ont tendance à ressembler davantage à des actions qu’à des obligations. Au cours des trois dernières années, par exemple, l’indice Morningstar US High-Yield Bond (Obligations américaines à rendement élevé) a eu un coefficient de corrélation d’environ 0,85 par rapport à un indice boursier général. Cela rend les obligations à rendement élevé moins utiles en tant qu’agents diversificateurs d’un portefeuille que d’autres titres à revenu fixe, comme les obligations de sociétés de qualité supérieure, les obligations gouvernementales et les liquidités.

Les obligations à rendement élevé ont aussi été soumises à de fortes baisses par moments. Pendant la crise financière mondiale, par exemple, elles ont perdu environ le tiers de leur valeur entre juin 2007 et août 2009.

Dans l’ensemble, les obligations à rendement élevé, une fois ajustées selon le risque, ne me semblent pas très intéressantes. Mon principal objectif en matière de titres à revenu fixe est de compenser le risque que représentent mes actifs en actions, et j’ai donc laissé tomber les obligations de pacotille.

 

L’or

J’ai déjà parlé des vertus de l’or dans un article précédent. Il a un historique relativement solide de valeur refuge pendant les périodes de crise boursières et présente une faible corrélation avec la plupart des grandes catégories d’actifs. Au cours des trois dernières années, la corrélation entre l’or et les actions n’a été que de 0,12, et celle entre l’or et les obligations de qualité supérieure de 0,43.

Mais je n’ai pas été suffisamment impressionné pour ajouter l’or à mon portefeuille. Fondamentalement, l’or n’est pas un actif de croissance: sa valeur reste généralement stable, une fois ajustée selon l’inflation, sur de longs cycles boursiers. Mon principal objectif de placement est la croissance à long terme, et j’ai assez de liquidités et d’obligations à court terme pour mieux contrebalancer les chutes boursières. Si je craignais vraiment une apocalypse financière, j’envisagerais probablement de me procurer de l’or pour mieux assurer mes arrières, mais je garde un bon moral quant aux perspectives de placement dans les catégories d’actifs conventionnelles.

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