Relance de Reitmans : trop tôt pour crier victoire


Édition du 24 Septembre 2016

Relance de Reitmans : trop tôt pour crier victoire


Édition du 24 Septembre 2016

Par Dominique Beauchamp

Le détaillant pour femmes Reitmans (RET.A, 6,12 $) a beau avoir présenté neuf trimestres consécutifs de ventes comparables à la hausse, les rares financiers qui le suivent hésitent encore à croire à une relance durable.

L'action de Reitmans a tout de même rebondi de 50 % cette année, parce que l'entreprise de la famille du même nom est redevenue rentable au deuxième trimestre, avec un bénéfice de 0,14 $ par action, après six trimestres à l'encre rouge.

Neil Forster, analyste du gestionnaire Franklin Bissett Investment Management, salue la hausse de la marge brute, malgré la dépréciation du huard qui gonfle le coût de ses marchandises importées.

Au deuxième trimestre, le bénéfice d'exploitation a aussi plus que doublé, de 4 à 9 %, mais cette amélioration provient surtout de la fermeture de l'enseigne de vêtements à la mode Smart Set, qui amputait 0,18 $ par action au bénéfice annuel.

Cette chaîne comptait 117 boutiques lors de ses meilleures années.

Reitmans a aussi effectué plusieurs séries d'abolitions de postes depuis la fin de 2013, ce qui a réduit ses charges administratives.

Des limites à rétrécir

Maintenant que le détaillant montréalais a réalisé les réductions de coûts les plus faciles, certains observateurs doutent encore que Reitmans puisse poursuivre sur son élan.

En l'absence de perspectives claires concernant la taille ultime du réseau de magasins, «il est très difficile d'estimer les revenus et les bénéfices futurs, ainsi que la valeur du détaillant», fait valoir John D. Morris, l'unique analyste d'un courtier à assurer le suivi du titre chez BMO Marchés des capitaux.

En outre, les ventes comparables s'améliorent parce que celles de Smart Set disparaissent de la comparaison.

M. Forster est plus indulgent. «Il est vrai que ce n'est pas en rétrécissant qu'on devient grand. En revanche, Reitmans n'a pas besoin de retrouver ses marges et son rendement du capital investi d'antan pour donner du rendement à ses actionnaires au cours actuel», nuance l'analyste de Franklin Bissett Investment Management.

À son avis, le titre est encore bon marché par rapport au potentiel des futurs flux de trésorerie. L'encaisse de 163,3 M$ (2,59 $ par action) et le dividende de 3,3 % sont deux facteurs non négligeables qui permettent de patienter, ajoute M. Forster.

Encore un potentiel à tirer

Chez Olos Capital, François Parenteau est moins enthousiaste qu'il ne l'était à la fin de 2013, alors que Reitmans pesait pour 10 % en portefeuille.

Le gestionnaire du Fonds Defiance a vendu les trois quarts de ses actions à la fin de 2014, lorsque le titre avait soudainement rebondi.

Il est tout de même à l'aise de conserver ses actions résiduelles. Après tout, Reitmans résiste bien à la chute spectaculaire de 23 % du huard.

Depuis trois ans, son bénéfice d'exploitation a fondu de 40 %, mais son action a gagné 10 %, fait-il remarquer.

«Ça montre à quel point un cours bon marché procure une bonne marge de sécurité», soutient le gestionnaire.

Si la chaîne R.W. & Co. performe mieux, M. Parenteau ne croit pas que l'enseigne Reitmans ait réussi à rajeunir sa clientèle, malgré l'embauche en 2015 de l'actrice Meghan Markle en tant qu'égérie.

La concurrence reste aussi intense, mais le fait que les deux tiers de ses 719 boutiques soient hors des plus grandes villes est un avantage par rapport aux géants Zara ou H&M, croit M. Parenteau. «Son titre n'est plus une aubaine classique, puisqu'il est 27 % plus cher que sa valeur comptable tangible. Toutefois, si Reitmans maintenait ses marges actuelles et que le huard remontait éventuellement, sa rentabilité en profiterait», entrevoit le gestionnaire à contre-courant.

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

17:08 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

17:19 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

18:43 | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.