Québecor : Brian Mulroney président du CA, Robert Dépatie quitte avec 7,8 M$

Publié le 29/05/2014 à 07:58

Québecor : Brian Mulroney président du CA, Robert Dépatie quitte avec 7,8 M$

Publié le 29/05/2014 à 07:58

Par Stéphane Rolland

Photo: Bloomberg

Le pdg sortant de Québecor, Robert Dépatie, recevra une prime de départ de 7,8 M$ après sa démission « pour des raisons de santé ». Autre nouvelle, Brian Mulroney sera le nouveau président du conseil d’administration, selon la circulaire envoyée aux actionnaires.

En 2014, Robert Dépatie recevra une prime de départ de 7,8 M$. « En reconnaissance de la contribution exceptionnelle de monsieur Dépatie au succès de l’entreprise, une entente est intervenue avec ce dernier, laquelle tient compte d’un ensemble de facteurs pertinents, dont son contrat d’emploi et prévoit le versement d’une somme totale de 7 800 000 $», peut-on lire dans le document.

M. Dépatie a pris la tête de Québecor après le départ de Pierre-Karl Péladeau nommé par le gouvernement Marois à la tête du conseil d’Hydro-Québec au printemps 2013. Un an plus tard, M. Péladeau s’est présenté et s’est fait élire sous les couleurs du Parti québécois.

Des sources anonymes ont déjà affirmé à deux quotidiens différents que M. Péladeau, qui contrôle 73,78% des droits de vote, continuait d’intervenir dans les affaires de la société après son saut en politique. Ces interventions auraient mené au départ de M. Dépatie. La version officielle est que son départ est attribuable à des ennuis de santé.

Robert Dépatie a annoncé son départ de l’entreprise le 28 avril dernier. Celui-ci s’est engagé à assurer la transition jusqu’au 30 mai. L’intérim est assuré par Pierre Dion, qui occupait le poste de pdg du Groupe TVA.

Dépatie : le mieux payé

En 2013, M. Dépatie aurait obtenu une rémunération totale de 14,8 M$, une augmentation de 227% par rapport à l'an dernier, s’il n’avait pas quitté son poste. Ce gain est attribuable à un octroi d’options d’achat d’une valeur de 8,8 M$. Ces options ont été annulées en raison de son départ.

S’il avait conservé ses options, M. Dépatie aurait été le dirigeant québécois le mieux payé en 2013, selon notre palmarès de la rémunération des dirigeants québécois publié aujourd’hui. Dans Les Affaires, le premier rang est occupé par Jeffrey Orr, de la Financière Power (11,18 M$). La circulaire de Québecor n’était pas publiée au moment de publier le texte.

La rémunération de M. Dépatie est 4,6 fois plus élevée que la médiane de la rémunération des pdg des 50 plus grandes capitalisations boursières québécoises. C’est aussi près de 344 fois le salaire moyen des Québécois.

Toujours selon cette enquête, M. Dépatie est le dirigeant à qui on a octroyé la plus grosse rémunération en options d’achat. Les options d’achat sont critiquées par certains experts de la rémunération comme un incitatif à la prise de risque à court terme. Le but de ce programme, qui permet d’acheter des actions à un prix déterminé dans le futur, est de récompenser les dirigeants pour les appréciations d’action.

 

Brian Mulroney présidera le conseil

L’ancien premier ministre Brian Mulroney présidera le conseil d’administration, annonce-t-on également dans la circulaire.

M. Mulroney qui est le parrain d’un des enfants de Pierre-Karl Péladeau. La nomination d’un ancien premier ministre canadien pourrait être une manière de rassurer le Canada anglais au sujet de la profession de foi souverainiste du plus important actionnaire de Québecor. Sa filiale Vidéotron tente de s’imposer comme un quatrième joueur dans le reste du pays.

L’ancienne présidente Françoise Bertrand a choisi de quitter ses fonctions. Elle a confié à un journaliste du Globe and Mail qu’elle ne se sentait plus « aussi confortable qu’avant après les nombreux changements du printemps dernier », saisons où M. Péladeau a fait le saut au Parti québécois et où M. Dépatie a démissionné. Elle a cependant refusé de dire si son départ était lié à une mésentente.

Mme Bertrand dirige la Fédération des chambres de commerce du Québec, un organisme qui défend régulièrement les opinions du milieu des affaires auprès du gouvernement.

 

À la une

Logistique: sale temps pour les entreprises

03/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Depuis 2020, les crises se multiplient, et les travailleurs du CN et du CPKC pourraient bientôt être en grève.

Les travailleurs du CN et du CPKC se donnent un mandat de grève

Un arrêt de travail au CN et au CPKC simultanément pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.

Bourse: Wall Street salue l’accalmie de l’emploi américain

Mis à jour le 03/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto prenait plus de 100 points à la fermeture.