Les mieux payés, les plus efficaces


Édition du 31 Mai 2014

Les mieux payés, les plus efficaces


Édition du 31 Mai 2014

Par Stéphane Rolland

Au centre: Claude Mongeau (CN), de gauche à droite: Alain Bouchard (Alimentation Couche-Tard), Michael E. Roach (Groupe CGI), Jeffrey Orr (Financière Power), George Cope (BCE), Calin Rovinescu (Air Canada)

Vous cherchez le lien entre la rémunération des dirigeants des plus grandes sociétés québécoises cotées en Bourse et la création de valeur pour les actionnaires ? Ne cherchez plus : il n'y en a pas. C'est la conclusion qu'on peut tirer d'un palmarès exclusif effectué par Les Affaires en collaboration avec les firmes Inovestor et Gestion de portefeuille stratégique Medici.

Notre palmarès mesure le rapport entre la rémunération des dirigeants des 50 plus grandes capitalisations boursières québécoises et la performance économique de ces entreprises au cours des quatre dernières années.

En moyenne, les pdg québécois ont obtenu une rémunération de 3,9 M$ en 2013. C'est 90 fois le salaire moyen des Québécois, selon les plus récentes données sur le salaire hebdomadaire de Statistique Canada. Les dirigeants ont ainsi vu leur rémunération bondir de 8,1 % en un an et de 34,8 % depuis 2010.

Si le travail des dirigeants est d'enrichir les actionnaires, on peut douter qu'il soit pertinent de payer autant les pdg des sociétés, selon les résultats de notre palmarès. La corrélation entre la rémunération et la création de valeur depuis les quatre dernières années est de 0,28. Une corrélation de 1 signifierait que ces deux éléments seraient parfaitement liés.

À 0,28, le lien est «très faible», constate Carl Simard, président et gestionnaire de portefeuille de Medici, qui a développé le modèle d'évaluation de la performance des dirigeants à l'aide des données fournies par la firme Inovestor et son logiciel StockGuide.

De bons rapports qualité-prix

Certains pdg affichent tout de même un rapport qualité-prix bien supérieur à la moyenne. Souvent cité comme un gestionnaire rentable pour les actionnaires, Stanley Ma, le président et fondateur du franchiseur montréalais Groupe MTY, est dans une classe à part. L'entrepreneur coûte 6 219 $ pour chaque point de pourcentage de performance de notre indicateur. C'est trois fois moins qu'Yves Des Groseillers, de Groupe BMTC, au deuxième rang à 19 163 $. La médiane est de 70 785 $.

À l'exception d'une allocation pour sa voiture, M. Ma reçoit uniquement un salaire fixe sans prime, ni options d'achat. En 2013, il a obtenu une rémunération de 430 800 $. C'est loin de la rémunération médiane de 3,3 M$ des dirigeants qui figurent au palmarès.

Carl Simard constate que les sociétés qui trônent au sommet du classement sont généralement de petites sociétés dans lesquelles son dirigeant détient une importante participation, comme c'est le cas de Groupe MTY. Dans ces cas, l'intérêt des actionnaires et du dirigeant semblent mieux aligné, selon M. Simard.

D'une année à l'autre, la variation des primes fausse parfois le portrait. C'est ce qu'on constate en évaluant la performance de Brian McManus, de Stella-Jones, qui est au troisième rang. Le résultat aurait été bien différent en 2012 si on avait tenu compte de la rémunération sous forme d'actions d'une valeur de 8 M$. Le dirigeant n'a pas reçu de telle prime en 2013, ce qui fait en sorte que sa rémunération totale est de 1,4 M$ par rapport à 9,2 M$ l'an dernier.

Tous les articles de notre dossier sur la rémunération :

De gros bonbons pour les patrons

Comment évaluons-nous la performance?

«Surpayer un dirigeant ne sert à rien» - Thomas Piketty, économiste et auteur du Capital au XXIe siècle

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