Martial Gagné voit grand pour Lunetterie New Look


Édition du 05 Avril 2014

Martial Gagné voit grand pour Lunetterie New Look


Édition du 05 Avril 2014

Par Dominique Beauchamp

Rentabiliser les 73,4 M$ payés pour acheter Vogue

Vogue dégage de meilleures marges d'exploitation que celles de New Look, grâce aux salaires, loyers et dépenses générales inférieures dans les Maritimes.

Elles étaient de 22 % en 2013 par rapport à celles de 17,5 % pour New Look.

Malgré tout, certains financiers comme Karine Turcotte, de Medici, jugent cet achat généreusement payé, avec la dette de 75 M$ qu'il apporte. «On s'interroge sur le rendement qu'ils pourront procurer avec ce capital, surtout au cours actuel de l'action», explique la gestionnaire de portefeuille adjointe.

MM. Gagné et Amiel sont plutôt sereins, même si le bond rapide de l'action nourrit de grandes attentes chez les actionnaires.

Déjà, l'élimination de la rémunération des anciens actionnaires de Vogue permettra d'économiser environ 500 000 $ par année.

Outre le pouvoir d'achat accru qu'apporteront les revenus de 40 M$ de Vogue, la stratégie consiste à augmenter la facture moyenne chez Vogue en moussant l'achat de montures de marque, ainsi que l'achat de plusieurs montures et de lentilles pour différents usages (sport, verres fumés, lunettes de lecture, etc.).

Les montures de marque représentent la moitié du volume de ventes chez Vogue par rapport à une proportion de 20 % chez New Look.

«Bien que les marges de Vogue soient supérieures aux nôtres, chacun de nos magasins génère des revenus moyens d'un million de dollars, par rapport à 600 000 $ chez Vogue», illustre Martial Gagné.

Grâce à l'ensemble de ces petits gestes, Vogue deviendra encore plus rentable et augmentera son chiffre d'affaires, ajoute le bachelier en administration de l'Université Laval.

Aux yeux de Werner Muehlemann, vice-président chez Intact Gestion de placement, l'intégration de Vogue devrait affaiblir un peu les marges à court terme avant que les économies d'échelle ne portent leurs fruits.

Il faut garder en tête que certains acheteurs de l'émission pourraient être tentés d'encaisser un gain rapide de 53 %, alors que la période d'interdiction de vendre de quatre mois est écoulée. D'ailleurs, l'action a fléchi de 5,6 % depuis le record de 18,74 $, atteint le 21 mars.

«Le dividende de 3,4 % et les marges élevées devraient fournir un bon point d'appui au titre», dit pour sa part M. Cooper, de Beacon Securities.

Ce genre de distractions à court terme font désormais partie du quotidien de M. Gagné, maintenant que de nouveaux actionnaires ont des attentes. Mais pas question que ce dirigeant discipliné déroge de son plan de match.

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