Les banques, pour les adeptes de rendement


Édition du 22 Février 2014

Les banques, pour les adeptes de rendement


Édition du 22 Février 2014

Évaluation plus généreuse

Selon Michael Goldberg, l'afflux de capitaux vers les titres bancaires contribuera à une expansion de leur ratio cours/bénéfice actuels. Tandis qu'il n'était que de 10,7 fois les profits en moyenne en juin 2013, ce ratio s'est accru à 12,7 vers la fin de l'année dernière. L'analyste s'attend à ce que ce ratio atteigne 13,2 à la fin de 2014.

Ce qui contribuera à cette évaluation plus généreuse et, par ricochet, à l'augmentation de la valeur des actions, ce sont les hausses anticipées des dividendes pour la plupart d'entre elles, de même que la poursuite des programmes de rachats de titres, qui ont pour effet de faire grimper le bénéfice par action.

Malgré leur poussée des derniers mois, les titres bancaires continuent d'être attrayants, selon John Reucassel, de BMO. «Les banques demeurent des outils sous-estimés de rendement, propulsés par une croissance de 5 à 7 % de leurs bénéfices par action et de leurs dividendes au cours des prochaines années. Il faut y ajouter le rendement du dividende de 4 %, ce qui conduit à un rendement total de 10 à 12 %», écrit-il dans un rapport.

Et l'impact du ralentissement immobilier et de la hausse anticipée des taux d'intérêt ? Marginal, croit-on.

«Si les taux augmentent, c'est sûr que ce n'est pas positif. Mais ce ne sera pas une catastrophe», dit Luc R. Fournier. Les banques continueront d'afficher de bons bénéfices, «mais il n'y aura pas de grosse croissance». John Reucassel convient qu'une hausse des taux d'intérêt aura certains effets, notamment un ralentissement de la demande pour les prêts ainsi qu'une augmentation des provisions pour pertes sur prêt. Toutefois, une hausse des taux permet aux banques d'accroître leurs marges bénéficiaires. Par exemple, les acheteurs de maison auront davantage tendance à prendre des hypothèques à taux fixe plutôt qu'à taux variable, ce qui est plus rentable pour les institutions prêteuses.

Un endettement sous contrôle

L'endettement des ménages canadiens a atteint un sommet en décembre, à 163 %. Mais, note Peter Routledge, de la Financière Banque Nationale, cet endettement croît pratiquement au même taux que celui du revenu familial, ce qui est plus sain qu'auparavant. Au cours des deux prochaines années, il prévoit que les prêts aux particuliers et aux entreprises croîtront à un rythme annuel de seulement 1 % à 1,5 %, au lieu de 4 % à 5 % avant la crise financière. Malgré ce ralentissement, les banques ont, selon lui, une marge de manoeuvre pour diminuer leurs coûts, car elles ont dépensé beaucoup depuis 15 ans pour étendre leur réseau de distribution, développer leurs systèmes informatiques et se doter d'une image de marque.

Les activités bancaires traditionnelles au Canada génèrent 49 % des profits. Mais elles ne se déploient pas qu'ici. La Toronto-Dominion (TD) a maintenant un important réseau aux États-Unis, où la croissance économique s'annonce meilleure qu'elle ne l'est ici. La Banque Scotia est la plus diversifiée sur le plan géographique. Mais depuis quelques trimestres, sa performance déçoit l'analyste Peter Routledge. La Scotia est en outre plus exposée aux marchés émergents

Par ailleurs, depuis qu'elles ont acquis des fiducies et des firmes de courtage dans les années 1990, les banques tirent une bonne partie de leurs profits de leurs activités sur les marchés financiers et la gestion de patrimoine (voir autre texte en page i-4).

«La croissance a été phénoménale de ce côté-là», souligne François Têtu, vice-président et conseiller en placements chez Valeurs mobilières Desjardins. «Il y a quelques années, les banques n'avaient pas de produits maison en fonds communs. C'est tout le contraire maintenant, et ça génère beaucoup de revenus.»

À la une

Les bénéfices de Gildan en baisse de près de 20% au 1T

L’entreprise est dans une querelle avec certains de ses principaux actionnaires pour savoir qui devrait diriger Gildan.

L’ancien patron de Gildan a obtenu 10M$US au cours des trois dernières années

Le CA de Gildan l’accuse d’avoir «considérablement réduit» son implication quotidienne dans la gestion de la société.

Gildan: le PDG, Vince Tyra, dévoile sa stratégie de croissance

Il a fait le point lundi pour les investisseurs trois mois après avoir pris les rênes de l'entreprise.