Biden fera «tout ce qui est nécessaire» pour que les banques restent «solides»

Publié le 13/03/2023 à 08:10

Biden fera «tout ce qui est nécessaire» pour que les banques restent «solides»

Publié le 13/03/2023 à 08:10

Par AFP

Le président américain a fait savoir qu’il demanderait au Congrès de légiférer pour renforcer la régulation bancaire. (Photo: Getty Images)

 

Les autorités ont pris des mesures aux États-Unis et en Europe pour protéger les dépôts de la banque américaine en faillite Silicon Valley Bank (SVB) et rassurer marchés comme particuliers, même si les actions bancaires sous pression lundi témoignaient de l’inquiétude persistante.
Les indices vedettes des principales places européennes cédaient en effet plus de 2% alors que les valeurs bancaires encaissaient de fortes baisses.
L’action de Standard Chartered (STAN) cédait ainsi 5,24% à 701,00 pence et celle de Barclays (BARC) 4,71% à 150,00 pence à la Bourse de Londres. Credit Suisse (CSGN) perdait plus de 14%, touchant un nouveau plus bas historique.
Une litanie de sociétés ont publié des déclarations auprès de la Bourse londonienne pour tranquilliser les investisseurs quant à leur exposition à SVB.
Dimanche, les autorités américaines ont annoncé qu’elles allaient notamment garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la banque californienne en faillite. Les autorités américaines vont aussi permettre l’accès à tous les dépôts d’un autre établissement, Signature Bank, qui a été fermé d’office par le régulateur américain.
En outre, la Réserve fédérale (Fed) — la banque centrale américaine — s’est engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.
Londres a pour sa part annoncé que la branche britannique de SVB avait été vendue au géant bancaire britannique HSBC, qui a précisé l’avoir acquise pour une livre symbolique.
« Les clients de SVB UK pourront accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement à partir d’aujourd’hui », ajoute le Trésor britannique dans sa déclaration.
Éviter la contagion 
Les autorités voulaient à tout prix éviter une panique sur les marchés lundi et des retraits en masse des clients des banques, un « bank run » qui aurait pu avoir un effet de contagion dévastateur sur le secteur.
Les mesures fortes déployées par les autorités américaines témoignent des turbulences qui menacent le système bancaire américain, perturbé par le resserrement monétaire de la Fed à marche forcée.
Ces relèvements de taux d’intérêt ont notamment incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants et ont bousculé le secteur des nouvelles technologies, gourmand en argent.
La vague de retraits bancaires qui a suivi a provoqué la défaillance de trois banques la semaine dernière: SVB, Signature Bank, mais aussi Silvergate Bank, plus petite, mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies.
« Le système bancaire est beaucoup plus résilient et doté d’une bien meilleure assise qu’avant la crise financière » de 2008, a martelé un responsable du Trésor. L’ensemble des mesures dévoilées dimanche étaient « nécessaires pour traiter le risque systémique que nous avons observé sur les marchés financiers », a-t-il appuyé.
La solution annoncée dimanche protège les déposants, mais les actionnaires de SVB et Signature Bank « vont tout perdre », a souligné un responsable de la Fed.
Quant au président américain Joe Biden, il s’est dit « fermement déterminé à demander des comptes aux responsables de ce gâchis ».
M. Biden a assuré que « le peuple américain et les entreprises américaines (pouvaient) avoir confiance dans le fait que leurs dépôts bancaires seront là lorsqu’ils en auront besoin ».
Parallèlement, les autorités américaines ont mis aux enchères SVB avec l’objectif de trouver un repreneur au plus vite.
La course contre la montre ce week-end rappelle les 13 et 14 septembre 2008. Les autorités américaines avaient échoué à trouver un repreneur pour Lehman Brothers et refusé d’intervenir, poussant la banque au dépôt de bilan, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l’économie mondiale toute entière.
En Allemagne, le superviseur bancaire Bafin a assuré lundi que la faillite de SVB ne constituait « pas une menace pour la stabilité financière » du pays. Le ministre français de l’Économie Bruno le Maire a lui aussi déclaré que les banques françaises n’étaient pas en danger. « Je ne vois pas de risque de contagion », a-t-il dit.
Les banques françaises « ne sont pas exposées à un seul secteur d’activité » à l’instar de la SVB, qui était presque exclusivement exposée au secteur des nouvelles technologies, a-t-il souligné M. Le Maire.
Beaucoup se disaient préoccupés par les répercussions de la faillite de SVB sur le secteur technologique, américain, mais aussi au-delà. SVB se targuait d’avoir pour clients « près de la moitié » des entreprises technologiques et des sciences du vivant financées par des investisseurs américains.
De son côté, l’association sectorielle Tech UK estime que la vente de SVB UK à HSBC va « soulager » l’« écosystème du secteur technologique ».

 

Les Américains peuvent «avoir confiance» en un système bancaire « solide », et il fera « tout ce qui est nécessaire » pour qu’il en reste ainsi: Joe Biden s’est efforcé lundi de répondre aux inquiétudes suscitées par l’effondrement de la banque californienne SVB.

« Nous ne nous arrêterons pas là » et « nous ferons tout ce qui est nécessaire », a-t-il assuré après que les autorités américaines ont mis sous tutelle cet établissement proche des milieux technologiques et sont intervenues en toute hâte face à la faillite de deux plus petites banques.

Le président américain, lors d’une courte et solennelle allocution à la Maison-Blanche, a fait savoir qu’il demanderait au Congrès de légiférer pour « renforcer » la régulation bancaire, durcie après la débâcle de Lehman Brothers en 2008 mais allégée ensuite par son prédécesseur Donald Trump.

Le démocrate de 80 ans, déjà en campagne sans le dire pour 2024, a par ailleurs assuré que les contribuables américains ne seraient pas mis à contribution pour faire face aux turbulences du moment.

Si les dépôts bancaires sont garantis, Joe Biden a assuré que les investisseurs et les actionnaires, eux, ne seraient pas « protégés » face aux pertes essuyées.

Le président américain doit alimenter la ressource la plus précieuse qui soit sur les marchés: la confiance, seul rempart contre une contagion à grande échelle des ennuis de la Silicon Valley Bank (SVB).

Les autorités ont pris des mesures aux États-Unis et en Europe pour protéger les dépôts de cet établissement californien, en faillite et mis sous tutelle publique dimanche.

Garantie des retraits

Les indices vedettes des principales places européennes souffraient lundi, avec des baisses allant de 2 à 3% voire au-delà pour les principaux indices, et les valeurs bancaires encaissaient de fortes baisses.

Dimanche, les autorités américaines ont annoncé qu’elles allaient garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la banque californienne en faillite. Les autorités américaines vont aussi permettre l’accès à tous les dépôts d’un autre établissement, Signature Bank, qui a été fermé d’office par le régulateur américain.

En outre, la Réserve fédérale — la Fed, banque centrale américaine — s’est engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients. 

Londres a pour sa part annoncé que la branche britannique de SVB avait été vendue au géant bancaire britannique HSBC, pour une livre symbolique.

« Les clients de SVB UK pourront accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement à partir d’aujourd’hui », assure le Trésor britannique.

Éviter la contagion

Les autorités veulent à tout prix éviter une panique sur les marchés lundi et des retraits en masse des clients des banques, un « bank run » aux effets potentiellement dévastateurs.

La débâcle de SVB illustre les perturbations de tout le système bancaire américain face au resserrement monétaire de la Fed. 

Les relèvements de taux d’intérêt aux États-Unis ont incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants, tarissant une source cruciale pour le secteur des nouvelles technologies, gourmand en argent.

Cette vague de retraits bancaires a mis à genoux trois banques la semaine dernière: SVB, Signature Bank mais aussi Silvergate Bank, plus petite mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies.

Parallèlement, les autorités américaines ont mis aux enchères SVB avec l’objectif de trouver un repreneur au plus vite.

La course contre la montre ce week-end rappelle les 13 et 14 septembre 2008. Les autorités américaines avaient échoué à trouver un repreneur pour Lehman Brothers et refusé d’intervenir, poussant la banque au dépôt de bilan, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l’économie mondiale toute entière.

En Allemagne, le superviseur bancaire Bafin a assuré lundi que la faillite de SVB ne constituait « pas une menace pour la stabilité financière » du pays. Le ministre français de l’Économie Bruno le Maire a lui aussi déclaré qu’il ne « voyait pas de risque de contagion » pour les établissements du pays.

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