Statu quo à la Fed, pour le moment

Publié le 13/12/2023 à 14:00, mis à jour le 13/12/2023 à 14:43

Statu quo à la Fed, pour le moment

Publié le 13/12/2023 à 14:00, mis à jour le 13/12/2023 à 14:43

Par AFP

Le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Jerome Powell (Photo: Getty Images)

Washington — Statu quo à la Fed qui a, comme prévu, laissé ses taux en l’état, et prévoit de les baisser à plusieurs reprises en 2024, prenant acte du ralentissement de l’activité économique, et soulignant que l’inflation reste «élevée».

La banque centrale américaine a maintenu ses taux dans une fourchette de 5,25 à 5,50%, au plus haut en 22 ans, une décision prise à l’unanimité, selon un communiqué publié à l’issue de la réunion.

Ses responsables anticipent majoritairement trois ou quatre baisses l’année prochaine, pour les amener à 4,6% fin 2024.

Lire aussi: Les Affaires revient sur la rapide croissance du taux directeur de la Fed

«Les récents indicateurs suggèrent que la croissance de l’activité économique a ralenti depuis son rythme solide du troisième trimestre», a commenté le comité de politique monétaire de la Fed, le FOMC, à l’issue de la réunion entamée mardi matin.

Les responsables de la Réserve fédérale relèvent par ailleurs que «l’inflation a ralenti au cours de l’année écoulée, mais reste élevée».

L’inflation devrait ralentir un peu plus vite que prévu, pour tomber à 2,4% fin-2024, selon les prévisions actualisées, contre 2,5% anticipés lors des précédentes, en septembre. Mais il faudra attendre 2026 pour la voir retrouver le niveau souhaité de 2,0%.

Quant à la croissance, elle sera cette année plus forte qu’initialement attendu, à 2,6% (contre 2,1%), mais devrait ralentir plus que prévu l’an prochain, à 1,4% (contre 1,5%), et accélérer de nouveau ensuite.

Pas de changement en revanche pour le taux de chômage, attendu à 3,8% cette année, et 4,1% en 2024.

 

Prudence

Le président de l’institution, Jerome Powell, devrait toutefois, lors de la conférence de presse qu’il tiendra à 14H30, marteler qu’il est trop tôt pour prédire le moment auquel il sera opportun de commencer à abaisser les taux.

«Il serait prématuré […] de spéculer sur le moment où la politique pourrait être assouplie», a-t-il récemment rappelé, «ces progrès doivent se poursuivre si nous voulons atteindre notre objectif de 2%».

Il devrait également conserver un ton prudent, ne pas écarter la possibilité de relever encore les taux si nécessaire, et repousser toute discussion sur le moment où il sera opportun de commencer à abaisser de nouveau le coût du crédit.

La Fed avait relevé ses taux à 11 reprises depuis mars 2022 pour juguler la forte inflation. Elle n’y a toutefois plus touché depuis juillet, afin d’observer les effets de ces hausses, et éviter de faire plonger l’économie américaine dans la récession.

Après avoir flambé à des niveaux qui n’avaient plus été vus depuis le début des années 1980, l’inflation est désormais engagée sur la pente ascendante.

Elle a ralenti à 3,1% sur un an en novembre, selon l’indice CPI, et à 3,0% en octobre selon l’indice PCE, celui que la Fed veut ramener à 2% — et pour lesquels les données de novembre n’ont pas encore été publiées.

«D’ici fin 2024, l’indice de l’inflation commencera sûrement par le chiffre 2», c’est-à-dire qu’elle sera comprise entre 2,00 et 2,9%, a anticipé mercredi la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, sur la chaîne CNBC.

Et la première économie du monde semble bien partie pour un «atterrissage en douceur», une baisse de l’inflation sans récession, a-t-elle estimé.

«La situation de l’emploi semble toujours excellente et l’inflation diminue très rapidement. Et c’est exactement ce que nous avons promis» avait également récemment salué le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee.

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