La Chine se rue vers le Canada

Publié le 21/01/2011 à 11:58, mis à jour le 21/01/2011 à 14:42

La Chine se rue vers le Canada

Publié le 21/01/2011 à 11:58, mis à jour le 21/01/2011 à 14:42

Par Olivier Schmouker

Les Chinois ont des intérêts dans les sables bitumineux canadiens. Photo : Bloomberg.

Qui a l’impression que la Chine, dans sa fringale de matières premières, est en train d’engloutir les ressources du Canada? Soyons honnêtes, personne. Et pourtant, il semble que ce soit bel et bien le cas, même si le gouvernement Harper clame le contraire, selon un rapport de PricewaterhouseCoopers (PwC)!

Vidéo : Devrions-nous laisser faire ?

Ainsi, le fait marquant de l’année 2010 dans le secteur des fusions-acquisitions au Canada a été les nombreux achats chinois - passés inaperçus du grand public et même d’experts. C’est bien simple, les entreprises chinoises ont globalement déboursé près de 6 milliards de dollars américains pour prendre des parts dans des entreprises stratégiques canadiennes. Un bond de 392% par rapport à 2007! «Le Canada est sans équivoque une terre hospitalière pour les investisseurs chinois», souligne Kristian Knibutat, directeur national, transactions, de PwC.

«Prêts à tout»

Une opération a donné le ton : Sinopec a mis la main sur 9,03% du capital de ConocoPhillips pour quelque 4,65 milliards de dollars américains, dans l’optique de profiter de la manne annoncée que représentent les sables bitumineux canadiens. Jamais transaction chinoise n’a été aussi élevée au Canada, et il s’agit de la deuxième plus importante en Amérique du Nord, selon PwC.

Pour arriver à ses fins, Sinopec a surenchéri sur une offre présentée par un rival canadien, Canadian Oil Sands Trust. «Cela montre à quel point les Chinois sont prêts à tout pour sécuriser leur approvisionnement en matières premières», estime M. Knibutat.

Cette opération est aussi caractéristique de la stratégie adoptée par les investisseurs chinois : entrer en douce dans des entreprises stratégiques, comme l’on met un pied devant la porte qui vient de s’ouvrir pour s’assurer qu’on ne puisse plus la refermer. «En 2010, les Chinois ont privilégié les prises de parts minoritaires, les co-entreprises (joint ventures) ou encore d’autres formes d’ententes, comme celles préalables au lancement d’un projet (offtake agreement)», est-il écrit dans le rapport de PwC.

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