É-U: Moody's menace de retirer la cote Aaa

Publié le 11/09/2012 à 13:36

É-U: Moody's menace de retirer la cote Aaa

Publié le 11/09/2012 à 13:36

Par AFP

Démocrates et républicains sont prévenus: quel que soit le résultat des élections de novembre, Moody's privera les Etats-Unis de leur "Aaa" si le Congrès ne trouve pas en 2013 un moyen de réduire à moyen terme le ratio de la dette publique au PIB du pays.

"Les négociations budgétaires au cours de la session parlementaire 2013 détermineront probablement la trajectoire de la note" de solvabilité financière de l'Etat fédéral américain, a averti mardi l'agence de notation financière américaine.

"Si ces négociations débouchent sur des mesures politiques spécifiques entraînant une stabilisation puis la mise sur une pente descendante, à moyen terme, du ratio de la dette fédérale au PIB, la note sera probablement confirmée et sa perspective redeviendra stable", écrit-elle dans un communiqué.

Dans le cas contraire, Moody's devrait "abaisser la note, probablement à Aa1", soit un cran au-dessous du "Aaa", meilleure note possible.

Cet avertissement survient à moins de deux mois des élections du 6 novembre par lesquelles les Américains choisiront leur président pour les quatre années suivantes et renouvelleront le Congrès.

Les Etats-Unis ont perdu leur "AAA" auprès de Standard and Poor's en août 2011, à l'issue d'un feuilleton politique à rebondissement, qui s'était conclu par un relèvement du plafond légal de la dette publique américaine juste à temps pour éviter à Washington de manquer le paiement d'intérêts sur certaines de ses obligations.

Moody's avait alors abaissé à "négative" la perspective de la note de l'Etat fédéral, signifiant par là qu'elle pourrait l'abaisser à l'avenir.

La troisième grande agence de notation, Fitch, a déjà annoncé en décembre que, pour elle, le maintient du "AAA" américain se jouerait en 2013, "année clef" après les élections.

 

La dette approche du plafond

Dans ses nouveaux attendus, Moody's estime "peu probable" qu'elle maintienne le "Aaa" des Etats-Unis et sa perspective négative jusqu'en 2014, sauf dans le cas où "la méthode adoptée pour obtenir la stabilisation de la dette passerait par un choc budgétaire important et immédiat", mais il lui faudrait obtenir alors "la preuve que l'économie pourrait rebondir après ce choc" pour pouvoir envisager de ramener la perspective de la note à "stable".

L'agence fait là spécifiquement référence au "mur budgétaire" ("fiscal cliff") auquel le pays risque de se heurter en janvier.

Sans accord d'ici à la fin de l'année entre le camp démocrate du président Barack Obama et l'opposition républicaine sur la façon de réduire la dette publique, un certain nombre de mesures de relance et de réductions d'impôts prendront fin automatiquement au 1er janvier alors qu'entreront en vigueur des baisses automatiques des dépenses publiques.

La banque centrale américaine (Fed) et plusieurs études ont averti que cela risquait d'entraîner une nouvelle récession et nombre d'analystes estiment que les élus ne prendront pas ce risque.

Le républicain John Boehner, président de la Chambre des représentants, a néanmoins déclaré qu'il n'était "pas du tout optimiste" sur la capacité du Congrès et du gouvernement à éviter le "mur budgétaire".

Moody's a indiqué qu'elle partait du principe que le plafond de la dette publique serait relevé cette fois-ci sans drame lorsqu'il devrait l'être, a priori vers la fin de l'année.

La dette publique américaine atteignait lundi soir 16.046,7 milliards de dollars, soit environ 103% du PIB. Le plafond de la dette soumise à la limite du Congrès est fixé pour l'heure à 16.394,0 milliards de dollars.

À la une

David's Tea fait état d'un exercice fiscal difficile pour 2023

Mis à jour il y a 59 minutes | Matthieu Hains

Ses ventes aux États-Unis ont baissé de 42,5% comparé à l’exercice 2022.

Des «objets incendiaires» sous de la machinerie sur le site de Northvolt

Mis à jour il y a 54 minutes | La Presse Canadienne

Le chantier de Northvolt «est sur pause», mais il pourrait reprendre d'ici quelques «heures», selon un dirigeant.

Le resserrement quantitatif est plus important que prévu pour les marchés

EXPERT INVITÉ. Les investisseurs craignent que le resserrement quantitatif ait un effet significatif sur les marchés.