Dubaï ne devrait pas menacer la reprise mondiale

Publié le 03/12/2009 à 11:30

Dubaï ne devrait pas menacer la reprise mondiale

Publié le 03/12/2009 à 11:30

Il n'est pas exclu que la crise de Dubaï ne vienne perturber la croissance mondiale. Photo : Bloomberg

Les problèmes financiers de Dubaï, émirat arabe situé dans la région du golfe Persique, ne devraient pas avoir un effet domino sur les autres pays émergents, ni menacer la reprise mondiale.

" Il n'y a pas vraiment de risque que la situation dans cette région ébranle l'économie mondiale ", estime Kip Beckman, chercheur principal associé au Conference Board du Canada.

Le 1er décembre, Dubaï World, une société qui appartient à l'Émirat de Dubaï, a annoncé son intention de restructurer 26 milliards de dollars américains de dettes sur un endettement total de 60 milliards.

Un scénario d'emprunt qui n'a pas tenu la route

M. Beckman estime qu'une telle dette est une goutte d'eau dans la mer par rapport aux pertes de 2 billions US qu'a subi l'économie mondiale au cours de la dernière année.

La banque centrale des Émirats arabes unis s'est engagée, le 29 novembre, à avancer les fonds nécessaires aux banques du pays qui en auraient besoin.

Dubaï, petit État pétrolier, a emprunté massivement pendant les dernières années pour transformer son économie afin de la diversifier dans les services financiers et touristiques.

" Ces investissements ont été réalisés en fonction d'un baril de pétrole à 145 $ US et il est maintenant à 70 $ US ", indique M. Beckman, qui maintient ses prévisions de croissance de l'économie mondiale entre 2,5 et 3 % pour 2010. Des prévisions semblables tiennent pour le Canada.

Endettement dangereux dans plusieurs pays

L'ampleur de la bulle immobilière de Dubaï est peut-être unique au monde. Toutefois, plusieurs États se sont beaucoup endettés pour soutenir l'activité économique, ce qui les rend vulnérables aux perturbations économiques.

La Grèce et certains pays d'Europe de l'Est sont à risque, selon une analyse de Credit Suisse, reprise dans le Wall Street Journal. L'Islande est dans une situation très précaire. La dette du Mexique a été décotée par la firme Fitch Ratings, note David Rosenberg, économiste chez Gluskin Sheff. Si la reprise devait avorter, tous ces pays pourraient peiner à financer leurs emprunts.

Il n'est pas exclu que la crise de Dubaï ne vienne perturber la croissance mondiale si elle avait des impacts dans les économies émergentes ou ailleurs dans le monde, écrit Aron Gampel, économiste en chef délégué de la Banque Scotia.

" La réalité est qu'un autre segment du marché immobilier reste sous pression, ce qui laisse présager que la période des restructurations de dettes et de destruction de richesse se poursuivra encore pendant un certain temps. "

Augmentation des coûts de financement des États

Selon Mario Fortin, économiste et professeur de l'Université de Sherbrooke, il ne faudrait pas s'étonner si le coût de la dette des États augmentait à cause des déboires de Dubaï.

" Je ne crois pas que le Canada fasse partie de la catégorie des pays menacés, mais y a-t-il des provinces à risque ? " demande-t-il, citant tenu l'ampleur des déficits budgétaires des provinces, dont l'Ontario.

Kip Beckman, du Conference Board, ne s'inquiète pas des répercussions sur les marchés financiers canadiens. " La Bourse canadienne a d'abord reculé à la suite de la nouvelle, avant de rattraper le terrain perdu. "

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