Bombardier aurait refusé une première offre de soutien de la part d’Ottawa, selon l’agence d’information économique Bloomberg.

Le gouvernement fédéral aurait tenté d’arracher une entente plus favorable que celle que Québec a conclue avec l’avionneur en difficulté dans le but de soutenir le programme CSeries, selon une source anonyme citée par l’agence.

Entre autres, Ottawa aurait exigé des modifications à la structure de l’actionnariat qui assure le contrôle de l’entreprise à la famille Beaudoin-Bombardier. Maintenant, une entente avec Ottawa d’ici l’assemblée annuelle de l’entreprise, dans deux semaines, devient de moins en moins probable.

Cette nouvelle est une ombre au tableau alors que l’entreprise montréalaise serait sur le point de remporter un important contrat avec la compagnie Delta. Hier, le Wall Street Journal affirmait que le transporteur américain considérait sérieusement l'achat de 75 appareils CS300 à Bombardier, plus 50 options, un contrat qui donnerait des ailes au programme CSeries qui a accumulé les difficultés depuis son lancement. Il s’agirait de la plus grosse commande, a fortiori par un transporteur majeur.

En octobre, Québec a annoncé l’injection d’un milliard de dollars américains dans la CSeries en échange d'une participation minoritaire dans le programme. Depuis, le gouvernement de la province multiplie les contacts avec Ottawa pour que le fédéral double la mise.

Il y a quelques semaines, pourtant, les commentaires de Justin Trudeau sur le nouvel appareil de Bombardier laissaient présager de bonnes nouvelles. Le premier ministre avait qualifier le CSerie de «fabuleux».

Les discussions entre la multinationale québécoise et le gouvernement fédéral se seraient poursuivies jusqu’à cette semaine, selon Bloomberg. Quand Ottawa a présenté son offre, un faussé séparait les deux positions, selon une source bien informée. Bombardier n’a pas voulu faire de concessions, ce qui a incité Ottawa à quitter la table de négociations.

La question des deux catégories d’actions est au centre du désaccord. Cette structure permet à la famille Beaudoin-Bombardier de conserver le contrôle sur 53% des votes avec seulement 13% du capital action de la société. Elle a été critiquée à plusieurs occasions et représenterait un frein pour obtenir du financement. 

Malgré ses avancées technologiques et ses avantages sur ses concurrents, l'appareil CSeries a mis du temps à trouver des acheteurs. Le programme a pris du retard et les coûts de développement ont largement dépassé les prévisions, d'où l'importance pour l'entreprise de trouver du financement.

Si les rumeurs au sujet du contrat avec Delta se confirment, l'entreprise compterait 325 commandes fermes.