Alain Bédard, le pdg de TransForce (Tor., 21,63 $), aimerait bien acquérir le camionneur Vitran pour épurer l’ industrie « malade » du transport des lots brisés, mais il n’est pas prêt à payer plus que le 4,50 $ US par action offert mercredi soir à son conseil d’administration.
« Depuis un bon moment, je dialogue avec leur président actuel, M. Deluce, et son prédécesseur, pour leur faire valoir qu’on peut faire des choses ensemble. Si les actionnaires n’aiment pas mon offre, je vais acheter une autre entreprise et je leur souhaite bonne chance avec leurs actions d’un camionneur canadien », dit Alain Bédard avec son franc parler habituel, en entrevue.
TransForce a acheté ses premières actions de Vitran en décembre 2012 et en a accumulé 10 %.
Il estime que la valeur de son offre d’environ 100 M$ (incluant la dette nette de 30 M$ de Vitran) est généreuse pour une entreprise qui réalise un bénéfice d’exploitation de 12 à 13 M$.
M. Bédard a senti que le moment était venu de formaliser son offre après que Vitran ait mis en vente sa division américaine déficitaire, la semaine dernière.
« On n’aime pas laisser les choses traîner quand les occasions se présentent », dit celui qui a réalisé plus d’une centaine d’acquisitions.
Vitran aiderait TransForce à consolider un créneau du transport qui souffre de surcapacité depuis la crise de 2008, soit le transport par camion semi-remorque de chargements partiels par opposition à celui de chargements complets.
Si la transaction est mineure pour une entreprise avec une valeur boursière de deux milliards de dollars, les revenus de 200 M$ de Vitran augmenteront les revenus du transport de lots brisés de TransForce de 35 %.
« Ce marché ne reviendra jamais à ce qu’il a été parce que le huard fort nuit aux fabricants et que la hausse des taxes de toutes sortes obligent les consommateurs à se serrer la ceinture. Au Québec, on n'en parle pas avec les enquêtes sur la collusion et l'évanouissement du plan Nord. Il nous faut donc continuellement s’ajuster à la demande en réduisant le nombre d’acteurs », a-t-il expliqué.
Avec ses revenus de 600 M$ dans le créneau des lots brisés, TransForce est le numéro un canadien, mais cette taille est encore trop petite dans une industrie de 3 milliards pour influencer les prix ou encore obtenir un bon rendement sur l’actif.
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Du renfort
Certains analystes voient déjà TransForce amener les marges d’exploitation de Vitran de leur niveau actuel de 5 à 6 %, à celui de 10 % de TransForce. « Ce que j'ai dit, c’est qu’ensemble ont peut améliorer les marges progressivement, mais je n’ai jamais promis de doubler les marges de Vitran ».
Vitran apporterait aussi du renfort à la haute direction de TransForce où M. Bédard cumule les postes de président du conseil, président, chef de la direction et chef de la direction financière.
«Une chose est sûre, notre prochain chef de la direction financière sera à Toronto, car c’est là que se trouvent les dirigeants du comité exécutif. Le siège social à Montréal est ultra maigre», dit M. Bédard.
La machine à acquisition se remet en branle
