Pourquoi RBC lève le nez sur Jean Coutu?

Publié le 16/12/2016 à 18:12

Pourquoi RBC lève le nez sur Jean Coutu?

Publié le 16/12/2016 à 18:12

Par Dominique Beauchamp

L’évaluation plutôt élevée de l’action de Groupe Jean Coutu et l’impact encore inconnu de la réforme des médicaments Barrette sur sa rentabilité future ne font pas bon ménage.

Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, conseille donc à ses clients d’éviter le titre de Jean Coutu(Tor., PJC.A, 21,49$) qui s'est apprécié de 14% depuis le début d’octobre, sans justification valable.

Vingt jours avant le dévoilement, le 6 janvier, d’une baisse prévue de 12% de son bénéfice à 0,27$ par action au troisième trimestre, l’analyste d’expérience change en effet sa recommandation.

Elle prévoit désormais pour le titre une performance inférieure au marché (l’équivalent d’une recommandation de vente), alors qu’elle était neutre jusqu’ici.

Son cours cible d’un an de 20$ laisse pourtant entrevoir un mince recul de 7,9% pour le titre.

Mme Nattel estime que Jean Coutu ne mérite pas un multiple de 21 fois le bénéfice prévu au moment où les projets de loi 28 et 81 embrouillent sérieusement la capacité d’évaluer la rentabilité de l’entreprise.

L’analyste soupçonne que la hausse récente du titre tient aux rachats d’actions par la société. Après une pause depuis le mois de mai, Jean Coutu a racheté 1,2 million d’actions entre le début d’octobre et la fin de novembre, soit environ 30 % du plan annuel de rachat de 4,1 millions d’actions.

Le 21 novembre, Jean Coutu, le président du conseil de 88 ans, a acheté 100 000 actions à 20,04$ chacune, pour la première fois en 2016.

Trop cher par rapport à Metro et Couche-Tard

Mme Nattel soutient qu’un multiple plus raisonnable serait de 17,5 fois son bénéfice. Une telle évaluation correspond à sa moyenne depuis 2001. Ce multiple reflèterait aussi mieux le profil risque-rendement de la société par rapport à d’autres détaillants plus performants, tels que Metro(Tor., MRU 40,15$, 14,2 fois) et Alimentation Couche-Tard(Tor., ATD.B, 62,65$, 16,3 fois).

«Les pressions du flou règlementaire(le niveau des ristournes que verseront les fabricants de médicaments pour séduire les pharmaciens et que les futurs appels d’offres régionaux pour la fourniture exclusive de médicaments génériques) risquent de continuer à peser sur le titre et nous gardent sur les lignes de côté», explique Mme Nattel.

Bien que le troisième trimestre verra les premiers effets du déplafonnement progressif des ristournes aux pharmacies, il faudra attendre le premier trimestre de 2018 avant d’en voir le plein impact.

«Il n’est pas clair à ce stade à quel point les fabricants de médicaments s’appuieront sur des ristournes généreuses en tant que levier pour gonfler leurs volumes avant la tenue des premiers appels d'offres sur les médicaments», indique aussi l’analyste.

Mme Nattel ne s’attend pas non plus à ce que les dirigeants de Jean Coutu fournissent bien des détails financiers à cet égard lors de l’appel-conférence du 6 janvier.

Rappelons qu’en juillet, la majorité des pharmaciens de Jean Coutu ont déposé un recours collectif pour demander à la Cour supérieure d’abaisser le niveau des redevances de franchise qu’ils versent au groupe.

Si le capital de sympathie de la marque Jean Coutu et un bilan sans dette ont de la valeur, à ses yeux, la société manque de sources de croissance.

D’ailleurs, le bénéfice de 1,11$ par action qu’elle projette pour 2019 est inférieur à celui de 1,11$ par action réalisé en 2016.

Jean Coutu se borne à dire que le marché québécois peut encore accueillir 120 pharmacies, à long terme, surtout en région où le franchiseur offre des magasins de plus petite taille.

À moins que le propriétaire affaibli des épiceries Sobeys/IGA, Empire Co.(Tor., EMP.A, 15$) de Stellarton, ne lui vende sa chaîne de 78 pharmacies Lawtons Drug Stores ?

 

À la une

Bourse: triple record en clôture à Wall Street pour les indices boursiers alors que l'inflation ralentit

Mis à jour le 15/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a également clôturé en hausse.

Bourse: les gagnants et les perdants du 15 mai

Mis à jour le 15/05/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

États-Unis: l'inflation ralentit en avril, à 3,4% sur un an, première baisse depuis janvier

Mis à jour le 15/05/2024 | AFP

La hausse des prix à la consommation a également été moins forte sur un mois.