«Le marché de Shire éloigne les concurrents et le risque politique» - Annie Laliberté, Addenda Capital


Édition du 22 Juillet 2017

«Le marché de Shire éloigne les concurrents et le risque politique» - Annie Laliberté, Addenda Capital


Édition du 22 Juillet 2017

Par Stéphane Rolland

Annie Laliberté, gestionnaire de portefeuille chez Addenda Capital

Quelle société trouvez-vous attrayante en ce moment ?

Annie Laliberté - Shire [SHPG] est une pharmaceutique spécialisée dans les maladies rares. Ce type de maladie touche un très petit bassin de personnes. Aux États-Unis, on considère qu'une affection doit frapper moins de 200 000 personnes pour être considérée comme une maladie rare. En Europe, on parle plutôt de moins de 5 personnes par tranche de 100 000 habitants. La petite taille de ce marché a un effet repoussoir sur la concurrence. De plus, Shire passe sous le radar des politiciens qui veulent réduire les prix des médicaments. Ces élus se concentrent davantage sur les blockbusters [les produits vendus en grande quantité], car les médicaments de Shire représentent une part infime des dépenses de santé. L'été dernier, Shire a fait l'acquisition de Baxalta, un spécialiste en hématologie. C'est, encore une fois, un créneau de niche. Le marché est oligopolistique : il y a seulement trois joueurs sur la planète.

Graphique Shire

Vous cherchez des entreprises de qualité dont l'augmentation du bénéfice est soutenable. Est-ce plus difficile de trouver des occasions en ce moment ?

A.L. - Oui ! Le type de société qu'on cherche s'échange rarement à des multiples attrayants. La liste des titres que nous suivons est bien garnie. Nous attendons seulement une occasion pour faire des achats. Notre mandat est de rester pleinement investis. Notre politique nous permet de conserver jusqu'à 5 % en liquidités. Je vous dirais que nous sommes pas mal près de ce seuil.

Y a-t-il des secteurs et des pays où vous dénichez plus d'occasions ?

A.L. - Notre pondération par secteurs ou par pays est le résultat de notre sélection de titres. Nous nous concentrons sur les fondamentaux. Par exemple, nous avons une plus grande pondération dans les soins de santé. Ce n'est pas une opinion sur le secteur en tant que tel. Nous sommes seulement en mesure d'y trouver plus d'entreprises qui nous plaisent. Dans le cas des pays, ç'a été plus difficile pour nous de trouver des occasions au Japon, par exemple. Il faut dire que la croissance économique y représente un défi depuis longtemps. Bien des entreprises japonaises sont de gros conglomérats. Leurs directions n'accordent pas une attention aussi grande aux actionnaires. Il est plus difficile de repérer des firmes qui correspondent à nos critères, mais nous en trouvons.

CV

Annie Laliberté
Gestionnaire de portefeuille chez Addenda Capital

Dans l'industrie financière depuis plus d'une quinzaine d'années, Annie Laliberté fait partie de l'équipe de gestion des portefeuilles d'actions internationales d'Addenda Capital depuis 2012. Elle a aussi travaillé chez CIBC Gestion globale d'actifs et Jarislowsky Fraser.

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