Groupe TMX: le plan de match de Thomas Kloet


Édition du 11 Janvier 2014

Groupe TMX: le plan de match de Thomas Kloet


Édition du 11 Janvier 2014

Par Stéphane Rolland
Un autre concurrent s'amène

Le spectre d'un nouveau concurrent canadien, Aequitas Innovations, a fait couler beaucoup d'encre l'été dernier. Et pour cause. La création de la Bourse est soutenue par d'importants acteurs financiers, notamment la Banque RBC, Barclay's, OMERS (la caisse de retraite des employés municipaux de l'Ontario) et BCE. C'est un peu le retour à la case départ puisque Jos Schmitt, anciennement à la tête d'Alpha (le concurrent acquis avec la transaction Maple), dirigera le nouveau rival du Groupe TMX.

Aequitas prépare la rédaction des documents qu'elle déposera auprès des autorités réglementaires. Son équipe, qui veut offrir une solution de rechange à la position dominante du TMX, prévoit le début des activités au début de l'année 2015, affirme Joanne Kearney, la porte-parole de l'entreprise.

Le Groupe TMX se prépare-t-il à une riposte ? «Je ne veux pas critiquer votre question, répond M. Kloet avec un sourire complice, mais elle laisse entendre que le marché canadien vit dans une bulle. Nous sommes déjà en concurrence avec les grandes Bourses internationales. Lorsque je tente d'obtenir une inscription chez nous, je sais que cinq ou six concurrents font les mêmes démarches.»

Andreas Park, professeur d'économie à l'Université de Toronto, pense lui aussi que la concurrence la plus sérieuse vient davantage des acteurs étrangers. «N'importe quel nouveau concurrent représentera un défi, nuance l'économiste spécialisé dans les marchés financiers. Le principal défi du TMX demeure d'attirer du volume et des investissements en provenance des États-Unis.»

De par leur taille, les marchés américains sont attrayants pour les émetteurs, car ils ouvrent la porte à un bassin plus grand d'investisseurs, note M. Park. L'un des exemples récents de cette concurrence est le retrait de Lululemon de la Bourse de Toronto l'été dernier. La société de Vancouver se négocie désormais uniquement au Nasdaq à New York. Le Groupe TMX doit aussi rivaliser avec les Bourses américaines pour accueillir les transactions des sociétés inscrites des deux côtés de la frontière, comme Gildan ou BlackBerry.

Reconnu pour son parcours international, Thomas Kloet visite les grandes villes afin de convaincre des sociétés étrangères de choisir d'inscrire leur société à la Bourse canadienne. L'homme d'affaires qui «voyage peut-être un peu trop à [son] goût» s'est déplacé à plus d'une reprise en Asie, en Amérique du Sud et en Europe en 2013.

Protéger les parts de marché

La forte concurrence survient au moment où le Groupe TMX voit ses parts de marchés décliner. En 2012, le TMX occupait 85 % des parts de marché de son industrie. Cette part a fondu à 77 % au troisième trimestre 2013. Malgré tout, Andreas Park croit que le Groupe TMX protège ses parts de marché de «manière impressionnante» si on la compare aux Bourses de Londres et de New York. Les deux places internationales ont vu leurs parts de marché s'effriter depuis une décennie aux mains des Bourses alternatives comme BATS ou Direct Edge, qui ont fusionné au cours de l'automne dernier. «La Bourse de New York détient des parts de marché d'environ 30 %, celle de Londres de 12 %, explique-t-il. En excluant Alpha, la Bourse de Toronto doit toujours dominer près de 60 % du marché.»

Thomas Kloet ne s'inquiète pas outre mesure de la perte de parts de marché. Il attribue celle-ci à deux choses. Il y a l'arrêt de transactions qui se faisaient entre le Groupe TMX et Alpha, qui appartenaient à deux propriétaires différents avant l'acquisition par Maple. La réglementation plus sévère sur les marchés opaques a aussi nui à Alpha. M. Kloet ne s'en formalise pas, puisque son groupe avait milité en faveur d'un resserrement des règles du jeu. «C'était la chose à faire, admet-il. Dans l'ensemble, je dirais que les parts de marchés sont désormais là où elles devraient être.»

«Changer la formation des courtiers serait bon pour Montréal» - Thomas Kloet

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