Groupe TMX: le plan de match de Thomas Kloet


Édition du 11 Janvier 2014

Groupe TMX: le plan de match de Thomas Kloet


Édition du 11 Janvier 2014

Par Stéphane Rolland

Baisse des volumes de transactions, perte de popularité du secteur minier, arrivée d'un nouveau concurrent l'an prochain, le Groupe TMX doit naviguer en eaux peu favorables. Rencontré à Toronto quelques jours avant Noël, son président et chef de la direction, Thomas Kloet, expose sa stratégie pour tenir le cap en attendant que le vent tourne.

Quand Thomas Kloet arrive au bureau, l'une des premières choses qu'il fait est de regarder l'indice de volatilité VIX. Lorsque cet indicateur, qui mesure la volatilité des marchés boursiers, se trouve entre 20 et 25 points, la récolte est bonne pour les opérateurs de marchés financiers, selon le dirigeant du propriétaire de la Bourse de Toronto, la Bourse de Montréal et la Bourse de croissance TSX.

Or, l'indice VIX du S&P/TSX 60, qui compte les 60 plus importantes capitalisations canadiennes, n'est jamais monté au-delà de 18,49 en 2013. Pour le S&P 500 à New York, qui comprend les 500 plus importantes capitalisations américaines, le VIX n'a dépassé les 20 points qu'à trois très brèves reprises pour toucher un sommet de 20,49 points en 2013. «Une faible volatilité n'est pas l'amie de notre industrie, car les investisseurs rééquilibrent leur portefeuille moins souvent», dit-il en entrevue dans le centre de diffusion TMX. Ce studio sert de décor aux journalistes qui travaillent «en direct de la Bourse de Toronto», toutes les transactions se faisant désormais par voies électroniques.

Au cours des 11 premiers mois de 2013, le volume de transactions a reculé de 5,9 % à la Bourse de Toronto, et de 17,4 % à la Bourse de croissance TSX. La Bourse de Montréal a résisté avec un gain de 2,5 %. L'action du Groupe TMX (Tor., X, 51 $) en subit les contrecoups : elle a fait du surplace toute l'année 2013.

Le rendement du dividende de 3,1% permet aux investisseurs de patienter. Le conseil d'administration de la société veut offrir un dividende croissant et comparable à celui des grandes banques canadiennes.

Le contexte économique est la grande question qui taraude les analystes suivant le Groupe TMX. Ceux-ci s'entendent pour dire que la société a bien joué ses cartes dans l'attente de la reprise, mais ils divergent sur la pertinence de patienter. La très grande majorité préfère rester sur les lignes de côté ou encore vendre le titre.

Si les conditions s'améliorent, l'action du TMX fournit un potentiel de gain intéressant, croit Geoffrey Kwan, de RBC Marchés des Capitaux. Il émet tout de même une recommandation «sous-performance», l'équivalent d'une recommandation de vente. «Tant que nous ne verrons pas les premiers signes d'un meilleur contexte, nous croirons qu'il y a de meilleures occasions ailleurs», dit l'analyste.

Le secteur minier, un boulet ?

Outre la faible volatilité qui touche tous les exploitants de marchés boursiers, le Groupe TMX est plombé par sa forte pondération dans l'industrie minière. Le secteur des matériaux représente 11,8 % du S&P/TSX, par rapport à 2,9 % pour le S&P 500. Il a effacé le tiers de sa valeur en un an.

Thomas Kloet reconnaît que les difficultés du secteur minier représentent un défi pour son organisation, mais il voit son verre à moitié plein. La surreprésentation du secteur minier traduit aussi le fait que le TMX est «premier de classe» dans ce secteur, se défend le dirigeant.

Le secteur financier, qui représente le tiers du S&P/TSX, continue de croître, fait valoir le financier de 55 ans originaire du Midwest américain. Le Groupe TMX voit aussi beaucoup d'occasions dans les émissions des fonds de placement immobilier. «Voulons-nous être plus diversifiés ? Certainement, assure M. Kloet. Cependant, je crois que nous le sommes déjà.»

Andrey Omelchak, de Montrusco Bolton à Montréal, pense que la débâcle du secteur minier tire à sa fin. Le gestionnaire de portefeuille, dont la firme possède 0,07 % du TMX, prévoit un revirement de tendance pour l'industrie minière. «La direction de Groupe TMX a fait du très bon travail dans cet environnement difficile.»

Photo: Colin O'Connor

Miser sur la diversification pour croître

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