Warren Buffett pourrait perdre des millions de dollars après le scandale qui secoue United Airlines. (Photo: Getty)
United Airlines (NY., UAL) passe un moment difficile depuis que les réseaux sociaux font leurs choux gras de l’expulsion violente d’un passager qui était en trop parce que la compagnie avait accepté trop de réservations.
L’événement pourrait coûter des centaines de millions de dollars à Warren Buffett et Berkshire Hathaway (NY., BRK.B) compte tenu que le célèbre investisseur s’était lancé à la fin de 2016 dans des achats importants d’actions de compagnies aériennes.
Le cours de l’action de United Continental Holdings, la société-mère de United Airlines, s’était littéralement envolé à la suite de l’élection présidentielle du 7 novembre. De 56$, le titre a bondi jusqu’à 75$ à la mi-décembre, une hausse de 34%. Mais depuis, il n’a pu faire mieux et a même corrigé jusqu’à 65$ il y a trois semaines. La reprise amorcée depuis ce moment l’a mené jusqu’à 71$, mais elle semble maintenant menacée à la suite du traitement réservé au passager qui n’a pas accepté de quitter son siège volontairement il y a quelques jours.
Buffett justifiait ses achats par le fait que les compagnies d’aviations civiles américaines étaient bon marché en fonction de certains paramètres d’évaluation boursière tel le ratio cours/bénéfices, mais surtout parce qu’elles étaient parmi les sociétés américaines qui allaient profiter le plus des coupures importantes du taux de taxation corporatif que promettait d’instaurer Donald Trump.
Durant la campagne électorale, Trump disait qu’il allait réduire l’impôt des sociétés de 35% à 15%. Le 9 février, à peine trois semaines après son investiture, il déclarait que son administration allait annoncé d’ici 2 à 3 semaines quelque chose quant à l’impôt corporatif qui allait être «phénoménal» pour les sociétés. Depuis, rien ne s’est produit.
Le dernier rapport soumis à la Securities and Exchange Commission révèle que Berkshire était devenu le plus gros actionnaire de United Continental Holdings avec 9,2% des actions en circulation. Il détient également 8% des actions de Delta Air Lines, 8,8% de celles d’American Airlines Group et 7% de celles de Southwest Airlines.
Le recul des actions de United et des autres transporteurs en mars s’est intensifié à la suite de commentaires de Buffett dans le Wall Street Journal disant qu’il ne prévoyait pas rajouter à ses positions dans le secteur, indiquant qu’il préférait maintenir moins de 10% des actions de ces compagnies.
La performance de ce secteur et la présence de Buffett a certainement attiré l’attention de plusieurs gestionnaires qui préféraient se tenir loin de ce secteur très cyclique et qui a connu de nombreuses faillites au cours des années. «Depuis 3 ou 4 ans, les chiffres s’améliorent et l’industrie semble avoir gagné en efficacité», constate François Rochon, président de Giverny Capital. «Toutefois, avant d’y mettre du capital, une réflexion s’impose», ajoute-t-il.
Malgré de meilleurs résultats, ce ne sera que lors de la prochaine récession que l’on pourra valider jusqu’à quel point le modèle d’affaires des transporteurs aériens est plus solide, croit M. Rochon.
Selon MarketWatch, plusieurs analystes prévoient que les transporteurs aériens verront leurs bénéfices diminuer en 2017 dû à la remontée du prix du carburant.
