Bien lire les états financiers peut rapporter gros

Publié le 27/11/2010 à 00:00, mis à jour le 03/12/2010 à 21:03

Bien lire les états financiers peut rapporter gros

Publié le 27/11/2010 à 00:00, mis à jour le 03/12/2010 à 21:03

Pourtant, ceux-ci peuvent détecter, en partie du moins, ce genre de manoeuvre en examinant attentivement l'état de l'évolution de la situation financière.

Les fonds autogénérés du géant du commerce au détail Costco (voir tableau ci-dessus) surpassent toujours ses bénéfices nets (d'au moins 210 M $ US et jusqu'à plus de 500 M $ US), ce qui est très sain.

On ne peut pas en dire autant de Rent-A-Center, prêteur de biens pour la maison et d'équipements électroniques. Deux fois lors des cinq derniers trimestres, ses profits ont surpassé ses fonds autogénérés. C'est signe que la société aura de la difficulté à maintenir sa croissance.

6. L'amortissement

Ce dernier élément comptable est probablement le plus difficile à saisir pour bien des investisseurs. L'amortissement est l'écriture comptable pour tenir compte du fait que les équipements et les immobilisations s'usent année et après année et devront être remplacés un jour.

Prenons le cas d'un transporteur routier qui dispose de 100 camions lui ayant coûté 100 000 $ chacun, pour un investissement total de 10 M $. Supposons que ce transporteur n'inscrit aucune charge liée à l'amortissement de ses camions à ses résultats et que les camions ont une durée de vie de 10 ans. Il déclare des profits de 1 M$ par année, sauf qu'à la 11e année, ses camions ayant atteint la fin de leur vie utile, il doit les remplacer. Il n'a pas d'autre choix que de dépenser au moins 10 M$ (si on suppose que leur coût n'a pas changé en 10 ans). Il enregistre donc une perte de 9 M$ lors de cet exercice financier (si on oublie les impôts pour ne pas trop compliquer).

Vous conviendrez que les bénéfices des années précédentes étaient fictifs : ils ne respectaient pas la réalité économique.

Pour refléter celle-ci, la direction doit évaluer à quel rythme ses équipements s'usent. Et là, leur marge de manoeuvre est suffisante pour tromper les investisseurs. Ainsi, une société plus conservatrice adoptera un taux d'amortissement plus élevé (faisant l'hypothèse que ses équipements s'usent plus vite et coûteront plus cher à remplacer). Sa dépense "d'amortissement" sera plus élevée, et en conséquence, ses profits seront plus faibles.

À l'opposé, une société peut gonfler artificiellement ses profits en sous-estimant sa dépense reliée à l'amortissement. Pour l'investisseur, il est difficile de savoir exactement quel est le bon taux de dépréciation. Il peut toutefois comparer entre elles les sociétés d'un même secteur pour qualifier l'approche de la direction.

Par exemple, la Securities and Exchange Commission (SEC) a reproché au géant du transport de déchets Waste Management d'avoir évité des dépenses d'amortissement en prolongeant de façon arbitraire la vie utile de ses camions.

C'est pourquoi il est important de comparer les politiques d'amortissement des entreprises dans un même secteur. Celles qui amortissent plus rapidement leurs immobilisations sont plus conservatrices et, dans ce sens, leurs bénéfices sont de meilleure qualité.

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