12 titres pour donner une nouvelle impulsion à votre portefeuille


Édition du 30 Août 2014

12 titres pour donner une nouvelle impulsion à votre portefeuille


Édition du 30 Août 2014

Par Stéphane Rolland

Les choix de Philippe Hynes

4- ShawCor

5- PHI

6- Leucadia

4 ShawCor

À voir l'opposition à la construction du projet Keystone, on pourrait penser que le producteur de revêtements de pipelines ShawCor (Tor., SCL, 60,01 $) tire le diable par la queue. Au contraire, la société torontoise a de belles occasions devant elle, juge Philippe Hynes, président et gestionnaire de portefeuille de Tonus Capital.

Le débat sur la sécurité des pipelines lui est même favorable, car il force les clients de ShawCor à redoubler de prudence en ce qui concerne leurs infrastructures. «Les exploitants de pipelines ne peuvent pas utiliser des produits de qualité moyenne, s'il existe quelque chose de meilleur sur le marché, dit M. Hynes. Ils vont mettre ce qu'il y a de mieux, par crainte qu'un accident ne nuise à leur réputation.»

Il manque de pipelines pour répondre à la demande énergétique croissante en Amérique du Nord, d'où le recours accru au transport de pétrole par rail, explique le gestionnaire de portefeuille. De plus, les infrastructures sont vieillissantes, ce qui amènera des contrats de réparation et d'inspection. À cela s'ajoutent de lucratifs projets à venir du côté de l'exploitation du pétrole en mer à l'extérieur de l'Amérique du Nord.

Même s'il émet une recommandation «conserver», Scott Treadwell, de Valeurs mobilières TD, voit les perspectives de la société d'un bon oeil. ShawCor est armée d'un carnet de commandes de 1 milliard de dollars et sa prédominance dans le marché laisse entrevoir que la croissance continuera en 2015. Le titre s'échange toutefois à un ratio «raisonnable», tranche l'analyste, soit à 18,7 le bénéfice prévu en 2014 et à 13,7 fois celui anticipé en 2015.

5 PHI

Le spécialiste du transport par hélicoptère PHI (Nasdaq, PHIIK, 40,41 $ US) continuera de profiter de l'extraction de pétrole dans le golfe du Mexique, affirme Philippe Hynes. Cette industrie en pleine croissance s'est bien remise de l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon appartenant à la pétrolière BP survenue en avril 2010.

PHI, de Lafayette, en Louisiane, tire les deux tiers de ses revenus du transport d'employés vers les plateformes pétrolières dans le golfe du Mexique. Elle domine ses concurrentes avec près de 70 % des parts de marché. «J'ai acheté l'action après l'explosion», raconte le gestionnaire qui avait déjà recommandé ce titre dans notre rubrique «Les Marchés en action» en juillet 2013. Depuis, l'action a gagné 20 %. «Le nombre de plateformes en activité est passé de 32 à 12 après l'explosion. L'année dernière, on est revenu à 32. Il y en a 42 maintenant, et on devrait atteindre 50 à la fin de l'année.»

Le transport médical représente le dernier tiers des revenus de PHI. La réforme de l'assurance maladie de Barack Obama est avantageuse pour l'entreprise, car elle lui permet de secourir les clients non assurés qu'elle refusait auparavant, ajoute le jeune patron de Tonus Capital.

Peu connue, la petite capitalisation boursière de 630 M$ US n'est suivie par aucun analyste. Le titre se négocie à près de 1,09 fois la valeur de ses actifs, valeur qui devrait progresser, ajoute M. Hynes.

6 Leucadia

Les difficultés vécues par une des propriétés du conglomérat américain Leucadia (NY, LUK, 25,01 $ US) font en sorte que l'action est peu chère, malgré un fort potentiel de croissance, affirme Philippe Hynes.

En effet, le transformateur bovin National Beef, quatrième en importance aux États-Unis, subit les contrecoups des sécheresses qui sévissent au sud du pays de l'oncle Sam. En raison de l'augmentation du prix du grain, les troupeaux de bétail diminuent. Le titre, qui se négocie habituellement dans une fourchette de 1 à 1,2 fois sa valeur comptable, se trouve maintenant à un escompte d'environ 10 %, note le gestionnaire de portefeuille.

Dans l'ensemble, le conglomérat new-yorkais qui détient la banque d'affaires Jefferies a réussi à faire croître sa valeur comptable de 17 % par année depuis 30 ans. «Contrairement à Berkshire Hathaway [le conglomérat de Warren Buffett], la direction n'est pas mariée à ses investissements. Parfois, elle décide de vendre à un bon prix et réinvestit l'argent ailleurs.»

Même pour les experts de la finance, analyser ces sociétés peut s'avérer plus complexe. Qu'en pensent nos autres invités ? «C'est difficile de mesurer tout ce qu'il y a dans un conglomérat, répond Jacques Maurice, administrateur et conseiller principal en gestion de patrimoine chez ScotiaMcLeod. C'est plus délicat par la suite de se faire une opinion sur le titre.»

L'investisseur autonome pourrait trouver que l'analyse d'un conglomérat est ardue. «En grattant un peu», on parvient à décortiquer le portefeuille de Leucadia, assure M. Hynes. «Ça reste un conglomérat ; il faut faire confiance à l'équipe de gestion. Comme tout gestionnaire de portefeuille, elle fera parfois de mauvais choix, mais en règle générale, elle en a fait de bons par le passé. Puisque le titre s'échange à escompte, cela réduit le risque.»

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