Femmes aux conseils d'administration : le temps d'agir, mais comment?

Publié le 16/10/2012 à 14:30, mis à jour le 17/11/2016 à 09:54

Femmes aux conseils d'administration : le temps d'agir, mais comment?

Publié le 16/10/2012 à 14:30, mis à jour le 17/11/2016 à 09:54

Les raisons, naguère plausibles, pour expliquer la faible, la très faible, participation féminine aux conseils d’administration des sociétés canadiennes s’estompent et apparaissent souvent comme des excuses et des faux-fuyants. Parmi ces raisons, on peut citer le décalage temporel entre hommes et femmes dans l’accès aux études supérieures.

En effet, l’âge moyen des nouveaux membres de conseil oscille entre 52 et 55 ans, ce qui signifie qu’ils ont terminé leurs études autour de 1985-1990. Durant ces années, la sous-représentation féminine dans les programmes de MBA par exemple était significative.

Ainsi, pour le programme de MBA de Harvard, assez typique de l’ensemble des programmes de MBA, les femmes ne représentaient que 11% des diplômés en 1975 et 25% de la classe ayant graduée en 1985. Cette proportion s’établit maintenant à quelque 40%.

 Au Canada, depuis 2002, les femmes représentent environ le tiers des diplômés des programmes de MBA. Ces données sont le signe avant-coureur d’un remarquable bassin de compétences en formation.

Une fois avérée l’hypothèse selon laquelle l’intelligence, la compétence, l’intégrité et l’indépendance d’esprit  sont également réparties entre hommes et femmes, une question reste en suspens: comment corriger efficacement cette situation résultant bien souvent d’une recherche insuffisante de candidates de talent mais qui se trouvent hors des réseaux habituels de sélection.

 Nous voulons ici insister sur deux aspects de cet enjeu:

  1. L’objectif d’assurer une forte présence des femmes aux conseils d’administration est une question d’équité et de principe!

Cet objectif n’a pas à être validé par des études empiriques qui démontreraient, au mieux, une corrélation entre le taux de participation des femmes au conseil et une performance économique supérieure chez les entreprises. Or, certains protagonistes d’une plus grande participation des femmes au conseil insistent pour appuyer leur revendication sur un tel argument.

À propos de ce blogue

Yvan Allaire, Ph. D. (MIT), MSRC, est président exécutif du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance(IGOPP) et professeur émérite de stratégie à l’UQÀM. M. Allaire est le co-fondateur du Groupe SECOR, une grande société canadienne de conseils en stratégie (devenue en 2012 KPMG-Sécor) et de 1996 à 2001, il occupa le poste de vice-président exécutif de Bombardier. Il fut, de 2010 à 2014, membre et président du Global Agenda Council on the Role of Business – Forum économique mondial (World Economic Forum). Profeseur Allaire est auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la stratégie d’entreprises et la gouvernance des sociétés publiques et privées.

Yvan Allaire

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