On ne peut pas tous être entrepreneurs, mais il faudra du renfort


Édition du 13 Janvier 2018

On ne peut pas tous être entrepreneurs, mais il faudra du renfort


Édition du 13 Janvier 2018

[Photo : 123RF]

Entre autres phénomènes économiques marquants au Québec, en 2017, il faudra retenir la solide remontée de l'entrepreneuriat. Un texte publié sur lesaffaires.com, en octobre 2017, était ainsi titré : «Le Québec classé parmi les premiers au monde en entrepreneuriat.»

Pas banal !

Le constat provenait de l'analyse annuelle du Global Entrepreneurship Monitor, pilotée ici par l'UQTR. Un rapport qui fait aujourd'hui référence en la matière. On y soulignait que, pour l'ensemble de la population, les intentions d'entreprendre étaient en hausse, atteignant 18,2 %, que ceux qui se lançaient en affaires étaient plus nombreux que jamais, surtout dans le groupe des jeunes de 25 à 34 ans. «Quant à l'ensemble des entrepreneurs émergents, soit ceux qui ont entrepris depuis moins de trois ans et demi, le taux se situe à 14,9 % de la population, ce qui classe le Québec au troisième rang des économies comparables», pouvait-on lire dans l'article. De quoi donner des complexes à ceux et celles qui, au départ, ne se sentent ni doués ni inspirés par l'idée de se lancer en affaires, mais qui s'interrogent : «Si tout le monde le fait, pourquoi tu ne le fais pas ?»

Qu'on se rassure.

Parmi d'autres, François Lambert, entrepreneur accompli et ex-Dragon, arrive avec un message : «L'entrepreneuriat, c'est difficile, point.» C'est le titre d'un livre qu'il a publié cet automne et qui veut faire le point sur l'environnement dans lequel doivent évoluer les gens qui se lancent en affaires. Et il y va au départ d'une prémisse : «Une fois passée l'utopie de l'argent facile et du temps de travail allégé, que reste-t-il ?» Le personnage, il faut le préciser, a du tempérament. À la télé, il était vu comme le dragon «baveux», qui n'avait pas peur d'exprimer ses opinons quitte à hérisser les participants. Ses prises de position plutôt affirmées ont à l'occasion soulevé des controverses, comme cette fois où il avait publié sur son compte Facebook un commentaire sur la dépendance à l'aide sociale au Québec.

En matière d'entrepreneuriat, cependant, il se trouve en terrain de prédilection. Les histoires qu'il présente dans son livre témoignent d'une réelle expérience. Pour ne pas se montrer trop démoralisant, il précise quand même : «Oui, c'est un travail difficile, mais en même temps incroyablement gratifiant.» Tant mieux. Parce que même si tout le monde ne possède pas nécessairement la bosse des affaires, il faut toujours du renfort. Le Québec, en particulier, en a grandement besoin.

En mai dernier, le Centre de transfert d'entreprise du Québec présentait à Montréal le premier Sommet international du repreneuriat, avec des chiffres qui montraient l'ampleur du défi. En 2008, le Québec comptait 188 000 entrepreneurs ; en 2018, selon les projections, ils ne seront plus que 161 000. Ce n'est pas parce que le nombre d'entreprises est en chute ou que les occasions d'affaires se font plus rares. Essentiellement, cette baisse est due aux départs à la retraite, ce qui creuse des trous qui sont loin d'être toujours comblés.

Il convient donc d'encourager l'émergence d'une relève entrepreneuriale même si le trajet, on le répète, ne s'effectuera pas nécessairement sur un long fleuve tranquille...

De là l'intérêt de ces récentes initiatives qui visent à former et à accompagner des aspirants entrepreneurs, à différents échelons. L'École d'entrepreneurship de Beauce avait montré le chemin, d'autres ont suivi. Par exemple, l'École des entrepreneurs de Montréal, qui accorde notamment une attestation d'études collégiales pour le tout premier programme crédité pour les repreneurs d'entreprises, ou encore HEC Montréal et le Parcours entrepreneurial Rémi-Marcoux, qui présente en six mois les meilleures pratiques entrepreneuriales et qui veut aider à mettre au jour une idée d'entreprise.

Ce ne sont pas les seules ni les dernières. On comprend aujourd'hui que le sens des affaires n'est pas nécessairement inné. Il peut se développer si l'accompagnement est à point. Même une personne dotée d'excellentes prédispositions a de bien meilleures chances de réussir si elle vient peaufiner ses habiletés et ses connaissances.

C'est important, non seulement pour la vitalité du milieu des affaires et pour celle du Québec au grand complet, mais aussi pour celle des futurs salariés. Tout le monde ne peut pas travailler pour l'État ou les entreprises et institutions parapubliques. Il faut des patrons, compétents, qui seront en mesure de les embaucher et de les payer. C'est un défi constant qu'on ne saurait sous-estimer en ce début d'une nouvelle année.

Tant qu'à y être, j'y vais d'un souhait et d'une résolution pour 2018.

Le souhait : que nous réalisions collectivement l'importance primordiale de finances publiques en bonne santé, ce qui offre ensuite toutes sortes de possibilités pour améliorer le sort de l'ensemble de la population.

La résolution : au moment où l'information régionale circule toujours plus aléatoirement, j'entends continuer à me promener d'un bout à l'autre du Québec pour raconter ce qui s'y passe et témoigner de la vie des gens qui bâtissent cette société.

Que l'année nouvelle vous apporte bonheur, santé et prospérité !

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