La mise en place d'un parc de taxis électriques. Une stratégie efficace pour contrer le décrochage scolaire. Le réaménagement des affreux espaces sous l'autoroute Métropolitaine. La réfection de l'ancien Planétarium Dow. Le travail bénévole d'un groupe d'avocats qui liraient des livres dans des écoles primaires. La reconnaissance du rôle moteur des universités. La réouverture d'un ancien cinéma de quartier fermé depuis 15 ans. Et plus de 160 autres mesures ou interventions du genre.

Le vent serait-il finalement en train de tourner à Montréal ?

En tout cas, il y au moins un millier de personnes qui en sont maintenant convaincues, après avoir participé à l'événement Je vois Mtl, le 17 novembre, pour en repartir avec une nouvelle confiance dans l'avenir.

Il ne suffit pas d'un happening du genre - c'en était quasiment un - pour redynamiser une ville en manque d'inspiration. Il y a eu tant de faux départs, au fil des ans, pour que le scepticisme surgisse lorsqu'on nous sert de grands discours. Mais pour une fois, on a pu sentir une véritable détermination chez ces gens issus de tous les secteurs de la société, unis par le projet commun de redonner du tonus à Montréal. Avec un message en filigrane : plus d'actions et moins de palabres. Et la conviction nette que le changement, s'il survient, dépendra de l'engagement de leaders sur le terrain, dans leurs milieux respectifs, indépendamment du pouvoir politique.

Je vois Mtl constituait la suite logique à la publication, en février dernier, d'une imposante étude du Boston Consulting Group (BCG), «Créer un nouvel élan à Montréal». C'est Jacques Ménard, président de BMO Groupe Financier, Québec, qui avait pris l'initiative de prendre contact avec les dirigeants du bureau montréalais de la firme pour leur suggérer de se pencher sur les enjeux auxquels se heurte la ville... tout en leur précisant qu'il ne disposait d'aucun budget pour ce mandat !