BLOGUE. Une dette publique, c'est comme un trou noir : elle aspire la lumière autour et on a peine à s'y retrouver. Regardez la toute dernière bataille de chiffres entre le Vérificateur général par intérim du Québec et le ministre des Finances.
La dette du Québec est nettement plus élevée que prévu, soutient le Vérificateur général, Michel Samson. En 2015, l’écart entre les projections et le bilan réel pourrait atteindre 10 milliards (G) $.
Non, il n’y a rien de nouveau, répond le ministre des Finances, Raymond Bachand, la preuve en étant que les chiffres viennent des publications même du ministère. La dette accrue des réseaux de santé et de l’éducation en serait en partie responsable.
Encore une bataille de chiffres, soupire-t-on, où seuls les comptables aguerris peuvent s’y retrouver… Laissons-les donc à leurs empoignades et considérons plutôt la réalité froide sur laquelle tout le monde s’entend.
Le Québec est de plus en plus endetté et ses dépenses augmentent. On peut bien espérer que les revenus suivent la même tendance, mais ce n’est jamais certain.
PLUS : Les dépenses du Québec augmentent plus vite que prévu
Qui plus est, ces dépenses ne viennent pas juste du relâchement de la vigilance de l’État qui signerait étourdiment des chèques à gauche et à droite : regardez ce qui cause ces sorties de fonds additionnelles de 9,3 G $ entre 2009 et 2013, selon les calculs du Vérificateur :
- 1,4 G $ à cause des déficits des caisses de retraite
- 1,8 G $ pour renflouer la Financière agricole
- 700 millions $ pour l’équité salariale
- 1,9 G $ pour de créances douteuses
- etc. etc. etc.