Le dollar canadien n'a pas pris de congé lors de la fête de l'Action de Grâces. Dans les faits, il est maintenant de retour à la parité avec le dollar américain.

Il a entrepris la journée de mardi à 97 cents US et rien ne semble freiner son ascension. Il y a trois mois, il valait tout juste 86 cents, avant que la vigueur de l'économie canadienne ne le repousse vers le haut. L'effet d'un huard fort se fait fait sentir : en août, le Canada a connu le pire déficit commercial mensuel de son histoire, à 2 milliards $.

Les discussions que l'on a eues il y a deux ans vont reprendre : qui va gagner ? Qui va perdre ?

Les perdants, on les connaît : les exportateurs vont manger leurs bas aux États-Unis. Les Américains ne sont déjà en moyens avec leur économie fragile, s'il faut en plus que nos produits coûtent plus cher... Avec un dollar US plus faible, les ventes là-bas se traduisent par des revenus plus faibles ici. Les échanges deviennent moins payants.

Les gagnants, théoriquement, pourraient être nombreux. Tous les produits libellés en dollars US devraient nous coûter moins cher.

Mais je gage que l'empoignade va reprendre. Il va falloir recommencer à gronder pour obtenir les retombées avantageuses d'un dollar canadien fort. Les fabricants et les détaillants vont encore se faire tirer l'oreille. Je vous invite à faire savoir votre mécontentement si les ajustements tardent. Rappelez-vous, il y a deux ans, lorsque les écarts de prix sont demeurés scandaleusement élevés alors que le huard valait plus cher que l'aigle !

En tous cas, la Banque du Canada va devoir y penser à deux fois avant de hausser prématurément son taux d'intérêt, comme on le suppose avec le retour prochain de l'inflation. Des taux plus élevés gonfleraient davantage le huard. Il va donc lui falloir évaluer très soigneusement ses prochaines manoeuvres.